Richard
Guede (60 livres de revenu) : comparaît revêtu d'une robe ;
Olivier
Le Berruyer, sr du Margaro (120 livres de revenu) : porteur d'une
brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Roland
Le Borgne, sr de Pengaure (100 livres de revenu) ;
Pierre
Le Levroux (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et
comparaît armé d'une jusarme ;
Olivier
Montelet (5 livres de revenu) : défaillant ;
Olivier
Philippes (5 livres
de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Jehan
Rolland (30 livres de revenu) : défaillant ;
Guillaume
Rouveraye (5 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan
Vieuxville : défaillant
« A
cette même montre figure Jean de Launay (voir Métairie
des Aulnais) archer en paletoc.
-Le paletoc, vêtement
de gros drap qui se mettait comme la brigandine.
La
brigandine, haubergeon ou cotte de maille, armure de fer
composée de lames jointes et servant de cuirasse.
-La salade,
sorte de casque sans cimier, presque un simple pot.
-Les gantelets, gants, garde bras, avant bras, lesches ou
mailles de bras, brassards, gorgerettes et harnois de jambes.
L'armement était plus compliqué.
On y voyait : L'épée
et la dague, l'arc et la trousse, l'arbalète et les traits, la
javeline, la pertuisane, la coutille et les vouges et juzarmes.
D'où
les noms d'archers, d'arbalétriers, de coutilleurs, de vougiers
et de juzarmiers qui distinguaient les différents guerriers.
Ceci dit, voici, d'après le mandement de Pierre II du 15 février
1450, comment les possesseurs de fief nobles devaient s'armer en
cas de convocation :
-Au dessous de 60 livres de rente,
en brigandine ou en paltoc
nouveau modèle sans manches, mais avec lesches ou mailles sur les
bras, avec faculté de se servir d'arc ou de juzarme.
-Entre 60 et 140 livres,
en archer en brigandine ou en
juzarmier,
avec un coutilleur (soit 2 chevaux).
-Entre 140 et 200 livres,
en équipage d'homme d'armes (la tenue
de la gendarmerie permanente de lanciers), avec un coutilleur et
un page (soit 3 chevaux).
-Entre 200 et 300 livres,
en équipage d'homme d'armes, avec un
archer ou juzarmier en brigandine, un coutilleur et un page (soit
4 chevaux).
-Entre 300 et 400 livres,
toujours en équipage d'homme d'armes
avec deux archers, un coutilleur et un page (soit 5 chevaux).
Et
ainsi de suite en augmentant d'un archer par cent francs de
revenu.
Quand le Duc voulait mettre en mouvement cette énorme
machine qu'était l'arrière ban, il publiait un mandement qui
ordonnait les montres générales ou revues
« des nobles, anoblis
et sujets aux armes par raison de la noblesse d'eux ou de leurs
fiefs », en donnant pour chaque évêché un lieu de réunion.
«
Il envoyait aux montres un commissaire et un capitaine assistés
d'un clerc qui portait les rôles et d'un procureur pour
verbaliser contre les délinquants.
Après la montre, les
gentilshommes élisaient leurs capitaines et attendaient l'ordre
de mobilisation.
Cet ordre était l'objet d'un second mandement où
le Duc fixait les points de concentration assignés aux divers
contingents ».
Ainsi qu'on a pu en juger par ce qui précède,
l'habillement, l'accoutrement et l'armement du feudataire étaient
excessivement onéreux pour lui.
S'il en coûtait peu aux
seigneurs qui jouissaient d'un revenu de 1000 livres (nunc 40.000
francs) d'amener avec eux toute une petite troupe armée et équipée
à leurs frais, en revanche, tel petit gentilhomme ayant 10 livres
de rente (400 francs) était obligé de se saigner à blanc pour
se rendre de Languidic à Vannes
à cheval en brigandine et
salade, avec épée, dague, vouge et le reste; et encore y
arrivait-il pour s'entendre dire que son cheval ne valait rien
(Languidic).
Tel autre classé pour 100 sous de rente (200 francs)
avait à faire près de vingt lieues pour venir de Langon sur son
cheval avec paltoc, salade, épée, dague et
lesches ; et pour
l'encourager on lui déclarait à Vannes qu'il lui manquait, des
gantelets et un vouge (Langon).
Mais ces malheureux petits
gentilshommes avaient bien d'autres choses à payer sur leurs cent
sous ou dix livres de rente :
il leur fallait tenir un certain
train et vivre noblement ;
ils avaient probablement des chiens,
des armes de chasse ; leurs femmes, à défaut de bijoux, devaient
dépenser quelque peu pour leur toilette.
Combien restait-il de
ces cent sous, dix livres, quand on partait pour Vannes avec des
brigandines et des salades probablement rouillées et
un vouge
fabriqué sans aucun doute avec un fer de faux ?
La noblesse aux XV° et XVI° siècle, réformations et
montres, 2001.
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