L'Eglise

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

 

grec : ekklésia

(Assemblée)

 

-

L’église de Sévignac est dédicacée à St Pierre, ce qui confirme une évangélisation assez précoce qui eut lieu sans doute à l’époque mérovingienne. L’ancienne église avait conservé un ossuaire qui se trouvait adossé au mur sud, à l’une de ses extrémités, il était soutenu par deux colonnettes cylindriques portant des chapiteaux cylindriques du XIIème siècle.

Cette église avait été remaniée, la porte occidentale était du XVème siècle, elle était constituée de piédroits formés de trois colonnettes à base prismatique & allongée, supportant de légers chapiteaux à feuillages et un arc en accolade et dont les archivoltes étaient ornées de figurines

 

Au-dessous, une niche portant elle-même des accolades  était accostée de deux écussons aux armes des Rousselot et des Kersaliou, les anciens seigneurs de Limoëlan 

D’après les plans, sa partie septentrionale présentait un porche sous lequel se tenait la délibération de la fabrique, des bancs de pierre y étaient sans doute dressés, la  chambre d’archives était aménagée au-dessus. Un renflement situé à droite du porche désignait l’ancienne trésorerie. Le mur Nord était percé de trois fenêtres -quatre si l’on y inclue celle de la sacristie. Une flèche polygonale du XVème siècle couronnait le toit en sa partie centrale.

L’intérieur de l’édifice était constitué de la chapelle du Rosaire avec ses voûtes de bois et ses poutres engoulées de requins, ici des tirants &  des sablières sculptées montrant des hommes et des animaux parmi le feuillage ainsi que les armoiries des seigneurs de Limoëlan, sur ces arcades se lisait la date de 1558.***

 

*** Un acte daté de 1619  mentionne que pour la fondation de la chapellenie de Pierre, les Sieurs recteurs et prêtres de Sévignac percevaient la somme de cent livres du seigneur de Limoëlan

 

 

 

 

 

 

L’église lors d’une mission, dans les années 1930

Tous les corps de métiers exposés

 

Tirant  sculpté (voir aussi Métairie du Bourg)

-voir également article sur Rougeul

 

L’un des soufflets de la vitre proche de l’autel de la Vierge arborait un écusson d’azur à six besants d’or, Jean de L’Epervier, évêque de Saint-Malo, mort en 1486 portait pour armes : « D’azur au sautoir engreslé d’or, accompagné de quatre besants de même », il pourrait s’agir des siennes, en ce cas, c’est sous son épiscopat que l’église de Sévignac aurait été remaniée ; dans l’autre soufflet de la vitre se voyaient  les armes des alliances des anciens seigneurs du Plessix-Gauteron.  Au dessus de l’autel de la Vierge figuraient les armes du marquis de Locmaria, sgr du Plessix-Gauteron.

Armes de l’Epervier      

Armes de Locmaria

Un retable en bois de 1651, et sur les piédroits d’une arcade une statue de Saint Michel du XVIème siècle, terrassant le dragon, dont le bouclier était aux armes des Le Mintier. Le Pouillé   de la Bastie  note cette  église comme : « Pas absolument mal », en 1769, l’évêque de Saint-Malo en visite à Sévignac signale « plusieurs réparations très considérables et très urgentes à faire à l’église.  Le 6 novembre 1771,  Louis Martin, dit « jeunesse », 48 ans,  tailleur de pierres,  originaire de St-Manvieu au diocèse de Coutances,   est porté en terre, « étant à travailler pour les réparations de l’église.

Reconnues comme urgentes par le Conseil de fabrique en 1780, des réparations furent effectuées en 1781 en voici un résumé :

« Exécution des réparations convenables dans l’étendue du chœur et du chanceau, parce que avant la démolition de la voûte qui sépare le chanceau de la nef, le général de la fabrique de la dite paroisse fera faire les étagements de la nef et autres parties convenables ainsi que la démolition des deux petits autels qui sont adossés à la ditte voûte à ses frais. Déclarant que pour la continuation des dittes séparations jusqu’à leur perfection, il attend que le général se soit mis en règle, sans que la présente déclaration ne puisse nuire ou préjudicier avec les intérêts du seigneur évêque pour les parties de la dite voûte qui pourrait se trouver mutilée et a signé. On a par ailleurs désignés les trésoriers aux chapelles de Rouillac : Jacques Préauchat de la Corgnais,Pierre Lejeune de la Ville au Bourg, St-Cado : Nicolas Guitton, Quihériac : Nicolas Lecorgne.  »

 

 

1782, le procès-verbal de l’assemblée

laisse deviner l’état des lieux :

« il a été représenté au général premièrement qu’il est absolument nécessaire que le mur faisant séparation entre le cœur et la nef de l’église soit promptement descendu et refait à neuf ; qu’il pourroit assez être utile et profitable à la paroisse que ce même mur avec son arcade ne fût conduit en sa réfection que jusqu’à la hauteur des deux costalles, le surplus étant fait par deux fermes en bois pour supporter et soutenir les deux charpentes du cœur et de la nef qui s’y trouvent appuyées ; que cela donnerait plus de lumière au grand-autel. Secondement que la chapelle de la Ville-es-Blancs qui se trouve pratiquée au costé vers le Nord de la dite église et séparée du revertuaire par une clouaison en bois donne beaucoup de vens qui gêne les sierges du grand autel, qu’il seroit bon que cette chapelle fut transférée dans le même  lieu du revertuaire –sacristie et que le seigneur de la Ville-es-Blancs feroit faire tout à ses frais aussi bien qu’une autre porte pour entrer dans sa chapelle comme bon lui sembleroit. »

L’ancienne église de Sévignac

 

Le 22 octobre  1780, messire Augustin René Louis Le Mintier, enfant du pays et évêque de Tréguier y donna la confirmation aux paroissiens de cette église, et à ceux des alentours : Broons, Plénée-Jugon. Etaient présents les sous signant : François Huquet, prêtre,

Pierre Henry du Quingueul, prêtre et Chevillon recteur.

Le 2 août 1787  eut lieu le baptême des cloches « vu la permission de Monseigneur l’évêque de Saint-Malo, moi, messire Gilles Jean Chevillon recteur de cette paroisse de Sévignac, j’ai béni la nouvelle cloche  de cette paroisse, qui fut nommée Michelle Renée par Messire Michel Alain Picot , chevalier, sgr de Beaumanoir-Limoëlan, Beaumont, le Plessix, Pont St-Martin et autres lieux et Delle Renée Jeanne Roche, dame de Limoëlan, son épouse ».

Le vénérable édifice traversa la période révolutionnaire, et servit à l’élection du premier conseil municipal ainsi qu’à la mise en place de la municipalité les 22 et 23 février 1791, les opérations se déroulant dans le bas de l’église. Le lendemain, un « te deum » suivit du psaume « Domine salvum pax requiem » et une messe saluèrent l’évènement afin de « remercier le seigneur et le prier de reprendre les bénédictions sur notre bon roi » -sic.

Un document fait mention des protagonistes présents à la mise en place de la municipalité les 22 et 23 février 1791, et des places qu’ils se réservèrent dans l’église :

 « L’an mil sept cent quatre vingt onze, le vingt février. Le Maire, officiers municipaux & notables soussignés assemblés en corps politique dans l’église de cette paroisse de Sévignac aux fins et convocation faites par trois bannies consécutives à l’issüe des grand-messes de la ditte paroisse pour recevoir et offrir et louer ceux et celles qui désireroient avoir des bancs  ou chaises dans cette église, désigner leur place & arrêter définitivement le prix de ce que chacun payera par an, le tout au profit de la dite église.

En conséquence s’est présenté Guillaume Goudelin, homme de loi lequel a dit que par délibération de l’ancien corps politique de la ditte paroisse, il a été accordé une paire de bancs sous la chaire, aux conditions qu’il eut payé trois livres par an à la fabrique, pourquoi il a demandé que la même lui fut accordée aux mêmes conditions qu’il s’oblige de remplir et en tous points comme au passé &  à signé (Goudelin)

En l’endroit a aussi comparu le sieur Georges Leclerc, lequel a aussi  remontré que de tous, tenir les autheurs de Dlle Anne Saille son épouse et celle cy en suitte avoient  un banc placé sur les pierres tomballes de Milliac vis-à-vis des cloches dans la même église, en conséquence le dit sieur Leclerc désirant avoir le même place offre de payer par an une somme de trois livres ce qui s’oblige déffectuer si on le lui accorde er a signé deux mots rayés nuls. (Leclerc)

Monsieur Picot de Limoëlan a aussi offert une somme de six livres par an pour la confirmation de l’emplacement de banc près le chœur, et s’est obligé à payer la somme en lui accordant cette place.

Monsieur Petitbon, maire a pareillement offert une somme de vingt cinq sous pour une chaise qu’il mettra dans l’église, laquelle somme il s’oblige à payer par an & a signé (x)

Le sieur Mathurin Derouillac fait offre de la somme de deux livres dix sous pour la place d’un banc appuyé au dessus de l’autel St-Fabien et y touchant, laquelle somme il s’est obligé à payer chaque années et a signé (M.Derouillac)  

 

Le sieur Joseph Saille a demandé la place d’une chaise devant l’Autel de la vierge, au bout du banc placé dans cet endroit et a offert par an une somme de vingt cinq sous, qui s’oblige de payer & a signé (Saille)

Mademoiselle Belleville a aussi demandé une place de chaise, près de l’autel de la vierge & a promis de payer vingt cinq sous par an & a signé (Belleville)

Sur tout quoi les officiers municipaux délibérants n’ayant été offert pour chaque place demandée, comme il est dit ci-dessus, plus grande somme, ont accordé les susdites places aux conditions y portées et parce que chacun des offrants payera à la fabrique à compter de ce jour en un an l’offre par lui faite et chaque année comme un echoirant, suit et arrêté en la susdite église issüe de la grand-messe dudit jour & an, ( suivent les signatures : Saille, Allot, Julien Deréac, François Bagay, Laur.Lécuier,  Julien Legac, Lemmazier , Petitbon. »

C’est aussi entre les murs de cette église que résonnèrent les prêches virulents du père de Clorivière ardent opposant aux réformes en cours. Le Père de Clorivière était membre de la Compagnie de Jésus. La suppression légale de la Compagnie eut lieu en France, en 1762, sa suppression dans l'univers entier par le Saint-Siège en 1773 ; la Révolution française, la Terreur, le Consulat, l'Empire et la Restauration étaient des mouvements à remous trop puissants pour ne pas entraîner et broyer dans leur houle les petites existences individuelles.

Le père de Clorivière

 

Pierre de Clorivière en sentira le contrecoup. Quand il sortira de prison, il aura 74 ans ; c'est un vieillard que ses longues épreuves ont physiquement brisé. Humainement parlant, c'est une épave désormais inutilisable que vient de rejeter la tourmente... Et voici au contraire que se révèle en lui une force plus puissante que toutes ces tempêtes.

Rouverte au culte après le Concordat, rien n’avait changé, l’état de délabrement de l’église se poursuivait. Monsieur Jean Richard, dit Duchêne, charpentier en chef de l’atelier pour travailler aux réparations du clocher et de l’église notait en 1820 :

  que la quille du clocher est cassée

 2° que les montants et chevrons en sont séparés

3° que la pente du clocher, l’entraîne sur le grand autel

4° qu’en un mot, tout le clocher menace ruine

5° que sa réfection est urgente et indispensable.

En visite à Sévignac le 27 mai 1852, Mgr Lemée, évêque de St Brieuc invitait fortement les habitants à rebâtir ce vieux bâtiment qui menaçait ruine, pareille demande fut réitérée par Mgr David en 1868. 

Dès 1867, il fut procédé au transfert du cimetière, suite à une demande formulée par le  fossoyeur qui ne parvenait plus à procéder aux inhumations, les racines des ifs rendant sa tâche difficile.

En effet,  un enclos pratiquement identique à celui de Trémeur  protégeait le vieil édifice.

L’accès principal à l’enclos se faisait par un  portail qui donnait sur la bâtisse sise à l’angle des rues du Lavoir & de la Métairie.     

Trois échaliers pouvant être enjambés permettaient également de rentrer dans le cimetière, une pierre tombale placée à l’horisontale obstruait la partie inférieure afin d’interdire l’accès aux animaux. Le premier faisait face à l’angle du café de la Forge, un deuxième donnait sur le mur situé place Pierre Henry et un troisième face à l’amorce de la rue du Fournil.  

Désignés Ebos par les Gaulois des ifs étaient plantés çà et là, ils étaient symboles de mort & d’éternité.

Parmi les tombes dispersées à travers l’enclos, citons :

« Gilles Legac décédé à environ 100 ans, le 29 avril 1670 et inhumé en présence de ses deux fils Jean & Jacques. » En consultant le Registre paroissial de décès à la date du 7 mai 1760, on relève cette curieuse note :

« Anonyme garçon de Launay Hamon, fils de Marie Glémot. Ce jour a été déposé par Yves Hédé, demeurant à Launay Hamon, un enfant mâle, fils naturel de Marie Glémot, du dit village qu’il nous a déclaré être venu mort, au t(h)émoignage de Jacquemine Bréban, Marie Robert, Jeanne Guérin, Louise Bréban, qu’il nous a dit être présentes lors de l’accouchement de la ditte Marie Glémot, tel est la déclaration qu’il nous a faite, en présence de Julien Saille, Sieur du Rocher, Pierre Héquan, Pierre Lebouvier, Jean Clément, tous lesquels témoins de la déclaration et inhumation a été fait le dit jour que dessus, au coin du soleil levant du cimetière à ces fins désigné, le corps déposé les pieds au mur du dit cimetière en distance d’environ deux pieds, huit pouces, du passage qui sert d’entrée et de sortie à pied, donnant au pignon de la maison de Badouar, le tout fait et enregistré en présence des soussignants.

Signés : Pierre Héquan, Saille du Rocher, Jean Clément, Pierre Lebouvier, Guy Marie Juquet, Prêtre curé. »

« Un garçon mendiant inconnu mort au Margaro le 26 janvier 1773, à l’âge de 10 ans,  s’étant dit de la paroisse de St-Vran. »

Il y avait la sépulture de « messire Louis Jacques Trônnel décédé en sa maison de Quénard le 17 juillet et enterré le 19 à la grand porte de l’église dans le cimetière de Sévignac », ainsi que celle de « messire Robillard, curé de la paroisse, mort  le 13 août 1773 et enterré le lendemain près de la tombe de Louis Jacques Trônnel. » ; tous furent victimes de l’épidémie de dysenterie qui ravagea Sévignac, et fit entre 120 & 130 morts.  
Un calvaire du XVème siècle se dressait près du portail de l’enclos paroissial, il est aujourd’hui transporté dans l’actuel cimetière. Ce calvaire est  sculpté  des figures symbolisant les quatre Evangélistes. Le soubassement est formé d’un piédestal à trois degrés. Son fût octogonal soutient une sorte de panneau ajouré, pareil en cela à d’autres monuments. Sous un  auvent à rampants fleuronnés s’abritent le Crucifix et la Vierge Mère. La traverse inférieure s’unit à la barre supérieure par des montants sculptés des images de la Vierge et Saint-Jean auxquelles s’adossent des figurines représentant deux personnages nimbés, dont l’un pourrait être Saint-pierre, patron de la paroisse, et le second, Saint-André ou Saint-Cado, tous deux vénérés dans le pays

 

 

 

 

Plan de l’ancienne église

 

 

LE GÉNÉRAL DE PAROISSE :

Sous l’ancien régime, la paroisse n’était pas uniquement une entité religieuse, mais une représentation administrative, politique et financière composée du recteur et de l’assemblée délibérante appelée le général, sorte de municipalité. Au départ constitué de l’ensemble des paroissiens, le  Parlement arrêta au XVIIe siècle que la composition du général serait ainsi définie : 17 membres, un sénéchal, un procureur, un recteur, deux trésoriers et douze membres. Présidé par le sénéchal,  cette assemblée se réunissait le dimanche à la demande des deux trésoriers. Sa fonction était l’administration des biens d’église (page 3), de régler le casuel, percevoir  la rémunération pour la sonnerie des cloches lors des mariages et enterrements, rétribuer le personnel d’église -sauf  le recteur. A lui incombait la répartition de l’impôt des fouages entre les habitants, la nomination des syndics  chargés de l’exécution des corvées, de l’entretien des chemins, le général s’occupait de l’école, des enfants abandonnés… Le prône du dimanche permettait au prêtre de lire tous les actes publics, mandements d’impôts… (Abbé H.Poisson)

En 1865, la municipalité à la tête de laquelle se trouvait monsieur Henri de Carné, avait procédé à l’expropriation de la  propriétaire dont la maison était située sur un terrain appartenant à Limoëlan, dans le bourg côté Sud de l’église. Eglise dans laquelle par temps pluvieux, il valait mieux se prémunir d’un parapluie.

En 1867, le cimetière avait fait l’objet d’un transfert à l’emplacement de l’ancienne léproserie.

Le 18 avril 1868, à l’occasion de la confirmation, l’abbé Jéhan accueillit Monseigneur David évêque de Saint-Brieuc qui était accompagné du vicaire général monsieur Huart : « Monseigneur arriva accompagné de Monsieur Huart, vicaire général, à trois heures et demie de l’après-midi, selon sa promesse. Le mauvais temps ne permit pas à la population de se rendre à l’arc de triomphe érigé près du Manoir pour recevoir sa Grandeur. Après la cérémonie de réception, Monseigneur administra le sacrement de confirmation à 279 personnes. » C’est certainement l’ultime évènement qui se déroula dans l’ancienne église.

 

 

       Détail de la croix du placître

       -voir Bouillère               

 

  Détail du calvaire

   -voir cimetière

 

 

C’est finalement sous le mandat de Henri de Carné (fils du précédent), en 1873 que la décision fut prise d’araser le vétuste sanctuaire.

Armés de pioche, les ouvriers creusèrent des fondations jusqu’à six pieds au-dessous du niveau précédent, puis des pierres furent acheminées par charrettes depuis la carrière de Guitternel ainsi que divers matériaux en dépôt à la gare de Plénée-Jugon, quelques pierres provenant de l’édifice disparu furent employées, en revanche,  une partie des matériaux de rebus servit à paver la cuisine du presbytère. Ainsi que nous le verrons, un fenestrage et un tirant sculpté furent incorporé dans certaine habitation de la rue de la Métairie. Un arrêté municipal proscrivit l’établissement de bistrots autour de l’église en construction et du cimetière.

La première pierre fut bénie le 19 avril 1874.  Difficile de se représenter l’immense chantier en cours et le bouleversement pour une population habituée depuis des siècles à avoir pour point de repère la petite église au fin clocher. Partout on s’afférait, des ouvriers de l’entreprise Réglain de Dinan exécutaient à la lettre, selon les plans de l’architecte Maignan, le nouveau monument de style néo gothique en forme de croix latine. La tour, plaquée à la façade, mesure y compris sa flèche, garnie de clochetons à la base, une hauteur de50 mètres. L’intérieur enduit de chaux et de pierre de Caen,  fut doté d’une  tribune. 

Quand les travaux s’achevèrent, les Sévignacais découvrirent  une vaste nef avec des bas côtés aboutissants à des chapelles qui s’ouvraient sur le transept  de chaque côté du chœur.  Voici la proposition qui fut faite par Fonlomeau sculpteur à Quintin en date du 4 octobre 1891 –et retenue:

 1° chapelle du chœur côté midi :

autel Jean-Baptiste, comprenant la table d’autel, au-dessous, niche destinée à recevoir la statue de St- Jean-Baptiste et un retable adossé au dessous, en bas relief représentant la décapitation de St- Jean-Baptiste

2° la chapelle Nord :

un autel en tous points  semblables  à celui de St- Jean-Baptiste et la chapelle de St Joseph, le bas relief, la mort de St Joseph entouré de Jésus et Marie.

3° extrémités transept midi :

Sur l’autel en l’honneur de la Vierge, comprenant au-dessous de la table de l’autel ou table du tabernacle, surmontée d’une niche destinée à recevoir la statue de Notre Dame du Rosaire, couronné par un clocheton, aux extrémités de l’autel de deux clochetons, bas relief représentant la tradition du Rosaire à St Dominique.

4° extrémités du transept Nord :

Un quatrième autel  est exactement semblable à celui de la Vierge. Au-dessus niche la statue du Sacré chœur, le bas relief et le dessous de l’autel évoquent la manifestation du secours de la bienheureuse Ste Marguerite.

5° La chair à prêcher se compose d’une cuve ornée des statues représentant Notre Seigneur prêchant et les quatre évangélistes. Il subsiste un calice XVIIèmeavec deux fleurs de lys (sous la base et sur la patène) classé au titre objet en 1981.

Un coq fut mis en place par Célestin Le Hérissé, ouvrier chez Mathurin Gesret dont la forge se tenait à l’extrémité du bar dit de la forge, et le 20 mai 1877, il fut procédé à l’inauguration de cette nouvelle église,  et à la mise en place des cloches : Marie, Eugénie et Augustine, fondues par Viel-Trétel à Villedieu dans la Manche.

Monseigneur David Evêque de Saint-Brieuc

C’est le dimanche 29 juin 1879, le jour de la fête de Saint-pierre, patron de la paroisse, deuxième année du pontificat de sa sainteté Léon XIII, dix huitième jour année de l’épiscopat de monseigneur David Augustin, évêque de Saint-Brieuc et de Tréguier, troisième année de la construction de l’église que fut procédé à la mise en place des cloches :

« j’ai été bénite par monseigneur David, assisté de monsieur Frélaut Ducours, vicaire général du diocèse, messieurs Jéhan, recteur, Delahaie et Louail, vicaires, et ai été nommée

Marie Henry Michel

par messieurs :

Maurice Bonjour de Limoëlan

Edouard  de Chappedelaine

Mademoiselle Emilie de Limoëlan

Madame  Henry de Carné-Trécesson, marquise de Coëtlogon

Et mademoiselle Marie de Carné Trécesson

(Principaux bienfaiteurs)

Monsieur le vicomte de Saint-Meleuc

Léon & Amaury de Carné Trécesson

Gesret Benoît

Mathurin &  Charles Gauvain

Mathurin & Jean-Marie Gesret

Eugènie Marie Christophe

Par l’abbé Mallet, vicaire de Saint-Jean de Lamballe

Christophe Bedel et par Marie Gauvain épouse de Joseph Gesnis

Et Marie Bedel, épouse de Jean-Marie Lecorgne

(Principaux bienfaiteurs)

Monsieur et madame Julien Gouvary

Mademoiselle Derouillac

Pierre Lécuyer

Louis Audrain

Julie Lécuyer Henry Grimaud

Julien Féré

Augustine Renée  Gabrielle Thérèse

Monsieur Henry de Carné Trécesson, marquis de Coëtlogon, maire

Frélaut Ducours et G.Guitton adjoints.

L’abbé Frélaut Ducours

Mademoiselle Gabrielle Frélaut Ducours

Monsieur et madame Marie G.Guitton

N. Guge

J.Legac

L. Béchard et M.A Lécuyer –fabriciens

 

 

Le coût total de l’édifice fut établi le 31décembre 1880, il s’élevait à 145.385 francs.  Lors de sa visite  en 1884, monseigneur Boucher admira l’ensemble en déplorant toutefois le manque d’aménagement intérieur. Il y fut remédié après que les ateliers Guibbé eurent confectionné le retable aux motifs bibliques,  ainsi que les autels des chapelles latérales. L’ancienne cuve baptismale dont la vasque hémisphérique est creusée dans un bloc de granit à pans coupés (parc du foyer logements) , et deux bénitiers placés près des portes latérales, retrouvaient leur place initiale. 

 

L’ancienne cuve baptismale à  pans coupés orne le parc du foyer logements

 

Des statues de St Pierre et St Paul prirent place de chaque côté du retable, tandis que les piliers du cœur recevaient celles de Ste Anne d’Auray et Jeanne d’Arc.

 La chapelle du transept situé au nord reçut un vitrail dédié à Ste Catherine, que l’on voit dans la position de son sacrifice, elle fut offerte par Catherine Davy. 

Une chaire fut placée en vis-à-vis d’un pilier de la nef. Le vitrail de ce même transept est dédié à la Cène, les armoiries des généreux donateurs y figurent, on peut les lire ainsi de gauche à droite : de Carné, Guéhenneuc, de Lorgeril, Picot de Limoëlan, les armes pontificales, remplacées en 1960, de Chappedelaine, d’Avoust, & du Bouays de Couesbouc. 

sud  figure la résurrection de St Lazare et les armes des familles suivantes, de gauche à droite : de St-Pern, de St-Meleuc, de Farcy, Gouzillon de Bélizal, Le Mintier.

Enfin, l’aménagement des fonts baptismaux fut achevé en 1885, grâce à la générosité de madame Bonjour de Limoëlan, qui offrit aussi les deux candélabres la lumière du maître autel et une partie du mobilier. D’origine américaine, elle avait épousé l’héritier de Limoëlan, après s’être convertie en 1885.

L’ensemble des travaux et des aménagements ne fut vraiment terminé qu’en 1900. La dernière touche fut apportée en 1920 quand la municipalité conduite par Georges de Launay décida de rendre hommage aux 143 morts de Sévignac pendant la  guerre 1914-1918,

Le retable orné des statues de St Pierre & St Paul

 

 

La Chair à prêcher.                        Les fonts baptismaux

 

 

 

les ateliers Balmet de Grenoble réalisèrent des vitraux portant le nom de chaque victime ainsi qu’un autre  vitrail représentant un soldat mourant dans la tranchée et recevant les derniers sacrements d’un aumônier

 

 

Supplice de Ste Catherine

 

Cent ans s’étaient à peine déroulés qu’un soir de 1986 un gigantesque bruit s’éleva : une partie de la voûte se détacha écrasant une dizaine de bancs. Les infiltrations d’eau et la vieillesse précoce avaient eut raison de l’édifice.  

Après mûre réflexion, le conseil municipal, Maurice Després à sa tête,  décida d’opter pour des travaux de grande ampleur, et quelques  réaménagements, après deux ans de fermeture, l’église retrouva sa splendeur passée. L’ancienne cantine scolaire et la salle des fêtes furent de temps à autre réquisitionnées pour les funérailles et autres offices.

 Quittons à présent l’église par la porte du transept nord. Aux alentours de l’édifice, d’agréables espaces verts ont été réalisés, avant de descendre les quelques marches, nous observerons une jolie croix bicéphale, dont nous reparlerons à l’article consacré à la Bouillière.

L’église, en cours de restauration en 1987

Visite de l’évêque Kervennic en 1985 accueilli  ici par monsieur le Maire Maurice Després

L’église après sa restauration de 1988 après 2 ans de travaux

On a attendu les Mariés ]

 

                                                                                                             

 

                                                                    

 

 

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