LE
BOURG
(88
mètres d’altitude)
-germanique :
burg (village)
C’est sans doute lors de la période
mérovingienne qu’un bourg se dessina, composé alors d’un modeste
sanctuaire de bois et de quelques cabanes agglutinées autour. Les
invasions normandes qui se produisirent dans la seconde moitié du IX ème
siècle eurent sans doute raison de ces habitats précaires ainsi que
des établissements gallo-romains.
On peut supposer que c’est un des membres de la puissante famille de
Dinan, dont la paroisse de Sévignac relevait, qui fonda une nouvelle église,
vraisemblablement aux environs du XIème ou XIIème siècle, elle
mesurait 80 pieds de long pour
une hauteur de 32 mètres.
Jean de Châtillon évêque d’Alet
en 1144 entreprit plusieurs réformes, d’abord le transfert de son siège
épiscopal d’Alet à St
Malo, puis la desserte des lieux de culte à des religieux et non plus
à des laïcs comme c’était alors le cas. Ainsi, les chanoines de
l’abbaye de Pont-Pilard à Mégrit (aujourd’hui Beaulieu à
Languédias)
reçurent ils l’administration de l’église de Sévignac.
Dominé par un vaste vaisseau de
style néo-gothique, le bourg de Sévignac est traversé par une
ancienne voie conduisant de Mûr de Bretagne à Léhon. Ce bourg était
au centre d’un ancien fundus gallo-romain,
appartenant à un obscur Sabinius auquel on attribue l’origine de
Sévignac.
Toutefois, dans le mot
Sévignac, Seminiacum, (Sevinieg en breton) on retrouve Sem(i)nio- "gorge ».
Cette évolution linguistique confirme
la présence des Bretons au 5ème siècle, dans l'est de l'Armorique
bretonne.
Sabinius était peut être un vétéran de la légion
romaine récompensé pour sa bravoure par l’attribution d’un domaine
ou villa aux premiers temps
de l’ère chrétienne en un temps où la pénurie de main d’œuvre
due à une baisse démographique laissait
nombre de terres en friches.***
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Flavius Sabinus : général de légion dans l’armée d’Aulus
Plautius contre la Bretagne en 43 après J.C ; il commande la legio,
père de l’Empereur Vespasien, qu’il a eu de son épouse Vespasia
Polla ; Sabinus est décédé
à Avenches en Helvétie où il exerçait la fonction de prêteur à
gages.
Un autre Sabinus : Octavius
Sabinus, fut gouverneur romain de la province Britannia Secunda vers
260-269 après J.C
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UNE VILLA GALLO
ROMAINE
Dans
l’Empire romain, l’exploitation de la terre est progressivement
concentrée sur de grands domaines, ou villas, où travaille une
abondante main-d’œuvre d’esclaves et d’affranchis. Même si
certains reçoivent une portion du domaine qu’ils peuvent cultiver
pour leur propre subsistance, tous demeurent sous la domination du maître.
Vers
la fin du IIIe siècle, un édit impérial oblige tous les paysans et
leurs descendants à rester attachés à leurs terres, lesquelles, en échange,
ne peuvent leur être retirées. Par ce système, les grands propriétaires
en viennent à exercer les pouvoirs du pater familias sur les coloni,
personnes libres ou serviles installées sur leurs terres. En tant que
propriétaires du domaine dont ils dirigent la mise en valeur, les
grands ont le pouvoir économique et acquièrent souvent, par don ou
usurpation des pouvoirs du gouvernement impérial, une juridiction
politique.
Au
sein du domaine, tout est centré sur l’habitation du propriétaire
(villa, manoir) et ses dépendances — cuisines, four, pressoir,
ateliers, étables, écuries, caves et celliers. Les esclaves
domestiques sont logés au voisinage de la maison ; les couples mariés
et les paysans libres ou affranchis sont, quant à eux, généralement
établis dans des habitations séparées, communément appelées
villages. La superficie de ces domaines est variable (d’une quinzaine
à quelques centaines d’hectares) avec une surface moyenne d’environ
400 ha sur les terres de bonne qualité agricole. Ces dernières se
distinguent selon leur exploitation : terres dont la production est réservée
au seigneur ; terres dont les paysans ont la jouissance.
Certaines
terres ne sont pas cultivées (prairies, pâtures, forêts et jachères)
mais sont nécessaires à l’économie quasi autarcique du domaine. Les
paysans disposent d’un droit de « vaine pâture » sur les prés
communaux et peuvent ramasser du bois (de chauffage et de construction)
dans les forêts et les jachères communales. En revanche, ils n’ont
aucun droit de chasse ou de pêche.
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