LES CANTONNIERS
Les
premiers cantonniers font leur apparition en France au cours de la
seconde moitié du dix-huitième siècle.
Ils sont chargés des travaux d'entretien ou d'amélioration des routes
et de leurs dépendances.
La corvée des routes (ordonnance de 1738) étant jugée inadaptée,
c'est sous l'impulsion de Napoléon que, en 1816, les cantonniers
deviennent des agents de l'administration. Ce sont alors des ouvriers
travaillant sur un canton(section de route de sept à huit kilomètres)
pour le compte d'un entrepreneur
adjudicataire d'un bail d'entretien définissant les travaux de
maintenance ou d'amélioration d'une route et de ses dépendances.
ART
3 Conditions d'admission
Pour
être nommé cantonnier, il faut:
1° avoir satisfait aux lois sur le recrutement, et ne pas être âgé
de plus de 50 ans.
2° N'être
atteint d'aucune infirmité qui puisse s'opposer à un travail
journalier et assidu
3°
Avoir travaillé dans des ateliers de construction ou de réparations de
routes ou chemins
4° Être
porteur d'un
certificat de
moralité, délivré par le maire de la commune.
Les postulants qui sauront
lire et écrire
seront préférés.
ART.5
Signes distinctifs des cantonniers
Les cantonniers auront autour de
la forme de leur chapeau une bande de cuivre de 0m28 en découpure le
mot cantonnier. Il sera remis, en outre, à chacun de
ces ouvriers un signal ou guidon, formé d'un jalon de 2 mètres
de longueur, divisé
en décimètres, ferré par le bas et garni par le haut d'une plaque en
forte tôle de 0m 24 de largeur et de 0m 16 de hauteur, sur chacune des
faces de laquelle
sera indiqué, en chiffres de 0 m08 de hauteur, le n° du canton.
Ce guidon sera toujours planté sur le chemin, à moins de 100 mètres
de distance de l'endroit où travaillera le cantonnier.
ART.9
- Fixation des heures de travail
Du 1er
avril au 1er octobre, les cantonniers seront sur les chemins, sans désemparer,
depuis six heures du matin jusqu'à six heures du soir. Le reste de
l'année, ils y seront depuis le lever jusqu'au coucher du soleil ; ils
prendront leurs repas sur la route aux heures qui seront fixées par les
agents-voyers. La durée totale des repas n'excédera pas deux heures
dans les plus longs jours de travail.
ART.11
- Présence obligée des cantonniers pendant les plus mauvais jours.
Les
pluies, les neiges, ou autres intempéries ne pourront être un prétexte
d'absence pour les cantonniers ; ils devront même dans ce cas redoubler
de zèle et d'activité pour prévenir les dégradations et assurer une
viabilité constante dans l'étendue de leurs cantons ; ils seront
autorisés néanmoins à se faire des abris fixes ou portatifs qui
n'embarrassent ni la voie publique ni les propriétés riveraines, et
qui soient à la vue du chemin, à moins de 10 mètres de distance, pour
qu'on puisse toujours constater la présence de ces ouvriers.
C'est en
1845 qu'un conducteur
des Ponts et
Chaussées,
Alfred Pietremont, publie un texte sur l'amélioration du sort des
cantonniers militant
" en faveur de l'établissement de maisons de cantonniers en
bordure des
routes réparties à proximité de chaque canton afin de favoriser
la qualité des agents recrutés… ".
ART.12 - Assistance
gratuite aux voyageurs.
Les cantonniers doivent porter gratuitement aide et assistance aux
voituriers et voyageurs, mais seulement dans le cas d'accidents.
ART.14 - Outils
dont les cantonniers doivent être pourvus.
Chaque cantonnier sera pourvu à ses frais: 1° d'une brouette 2° d'une
pelle en fer ; 3° d'une pelle en bois ; 4° d'un outil dit tournée,
formant pioche d'un côté et pic de l'autre ; 5° d'un rabot de fer ; 6°
d'un rabot de bois ; 7° d'un râteau de fer ; 8° d'une pince en fer ;
9° d'une masse en fer ; 10° enfin d'un cordeau de 10 mètres de
longueur.
ART.15 -
Outils d'espèce
particulière à
fournir par
l'administration. Outre les objets désignés dans l'article
5, il sera remis à
chaque cantonnier
un anneau en
fer de 6 centimètres de diamètre
pour qu'il puisse reconnaître si le cassage de la pierre, qu'il aura à
répandre sur le chemin, est fait conformément aux prescriptions du
devis
Aujourd’hui, On ne parle
plus des cantonniers mais des employés municipaux, quand aux conditions
d’admissions et au travail effectué, rien n’est semblable au
travail de leurs aînés, toutefois Cyril et Hervé remplissent à la
perfection la fonction qui leur a été attribuée.
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