Guerre qui se déroula de
1946 à 1954 sur le territoire du Viêt Nam, au terme de laquelle la
France, souveraine en Indochine, accorda à celle-ci son indépendance.
Constituée officiellement sous la souveraineté française en 1905,
l’Indochine regroupait la colonie de Cochinchine autour du delta du Mékong
et quatre protectorats : l’Annam au centre, le Tonkin au nord, le
Cambodge et le Laos.
Deux événements marquèrent
le début de la guerre.
Le 23 novembre 1946, les
Français bombardèrent le port d’Haiphong, situé au nord du pays, et
le 19 décembre, les milices du général Giáp attaquèrent les
quartiers européens d’Hanoï. Hố Chí Minh appela alors le
peuple vietnamien à la guerre.
Celle-ci
opposa désormais un corps expéditionnaire bien équipé à l’armée
populaire vietnamienne, moins armée mais soutenue par la population et
qui parvint à imposer sa stratégie par la guérilla. Submergées par
l’offensive de Võ Nguyen Giáp entreprise en octobre 1952 au Tonkin,
en Annam et au Laos, où il pénétra en avril 1953, les troupes françaises
placèrent leurs derniers espoirs dans le plan de leur nouveau chef : le
général Navarre. Celui-ci prévoyait de concentrer des forces françaises
dans la cuvette fortifiée de Diên Biên Phu afin d’attirer l’armée
du Viêt-minh dans un piège. L’attaque commença le 13 mars 1954, et,
le 7 mai, les 15 000 Français capitulèrent. Les 20 et 21 juillet 1954
étaient signés les accords de Genève. Ils mirent fin à la « sale
guerre » et coupèrent le Viêt Nam en deux : la RDVN au nord du 17e
parallèle et le régime de Bao Dai au sud.
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L’Indochine
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ANDRE LECOLLINET
Né au village de la Haye Neuve
de l’union de Albert
Lecollinet & de Berthe
Déas, tout comme son jumeau Léon, André vit le jour en 1929, leur frère
aîné Francis étant âgé de quelques années de plus.
Au moment de passer au conseil
de révision, André opta pour la marine, et fut affecté à Dreux dans
l’infanterie coloniale. Transféré à Fréjus en 1949, il y retrouva
cinq ou six menuisiers tout comme lui –il avait été ouvrier à la
Vieille-Porte chez monsieur Auffray, il se retrouva enrôlé comme
volontaire afin d’aller travailler en Indochine.
C’est
en janvier 1950 à bord du Turkeim qu’il embarqua pour Saïgon , et en
réalité, il ne devait guère y exercer son métier, puisque tombé
malade quelques mois plus tard, il devait s’éteindre le 20 mai 1950
d’une méningite. Sa dépouille ne
fut pas rapatriée, et c’est là bas en Indochine qu’il fut inhumé.
Un mois plus tôt, il écrivait
aux siens relatant : « je suis dans une compagnie de génie
avec des légionnaires, nous étions treize jeunes, et maintenant nous
sommes restés à trois, les autres sont partis ailleurs, et nous
attendons notre départ qui cette fois sera le bon ; ici nous ne
sommes pas malheureux, les
légionnaires sont très
chics envers nous, pourtant nous sommes des
bleus, par rapport à eux… »
Il terminait sa lettre en
souhaitant recevoir au plus
vite l’adresse de son frère jumeau Léon alors militaire à Mutzig et
achevait sa missive en rassurant sa famille : « il ne faut
pas vous inquiéter, je ne suis pas en enfer… »
André Lecollinet + 1951, sa sépulture
à droite |
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Lettre remise
aux parents d’André :
LE
21 JUIN 1950
Le
medecin Commandant des T.C. LEVY
- Medecin Chef de l’H.M. de CHOQUAN
Monsieur
LECOLLINET Albert
- La Haie Neuve
A
SEVIGNAC
(Cotes du Nord)
En
vous exprimant mes plus sincères
condoléances pour le grand malheur qui vous frappe dans
la perte de votre fils le soldat LECOLLINET André
-Mle
4782 de la 75/2 Cie de Genie, je vous adresse - ci-dessous -
quelques renseignements sur les circonstances de son décés.
Le soldat LECOLLINET
André a été admis à
l’hôpital Militaire de
CHOQUAN le 1° Mai 1950, venant de
l’ hôpital NOUAILLE
DEGORCE, pour une affection
grave.
Dès les premiers
jours, son état s’est
aggravé et le 3 Mai il est
resté plusieurs heures
dans le coma, mais le traitement mis en cause lui a
aidé à passer cette crise. Les jours suivants la
maladie a continué d’évoluer
progressivement vers
l’aggravation.
Dans la nuit du 19 au
20 Mai son état
s’ aggrava rapidement et malgré tous
les soins prodigués, il
décéda en fin de matinée sans souffrances
Il avait reçu
plusieurs fois la visite de
l’aumônier, avait été
administré dès la crise
du 3 Mai, le prêtre l’a
revu très peu de temps avant
sa mort, alors qu’il était encore conscient.
L’inhumation a eu
lieu le 21 Mai 1950 au
Cimetière Européen de Saïgon -Lot N° 11 – Rang N° 10
Fosse N° 16 , sa dépouille a été inhumée chrétiennement
et a reçu les honneurs militaires
(Dans
l’angle droit figure le cachet de l’hôpital de Choquan et la
signature du médecin
commandant)
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UN HEROS OUBLIE
Paul
Gesret était né à la Métairie du Bourg en
1919. Fils naturel de Anne-Marie Gesret,
il passa son enfance et son adolescence entre la Métairie du
Bourg, Sumilia et St-Trillac.
Petit trapu, il avait l’air d’un baroudeur.
Prisonnier durant
cinq ans, il fut libéré un jour de bal au pays :un
dimanche. Sa mère décédée, c’est
son oncle maternel de la Métairie du Bourg qui le recueilli quelques
années au cours desquelles il travailla à la ferme.
Cependant, bien que son oncle François tenta de le
dissuader de rejoindre
l’armée, Paul s’engagea et fut mobilisé quelques temps plus tard
lors de la guerre en Indochine au cours de laquelle il périt en
1947***.
Jamais son corps n’a été rapatrié. Oubli ou
pas, son nom n’est pas gravé sur le monuments aux morts, pourtant son
sacrifice, il le fit comme tout ceux qui son tombés comme lui à
Sévignac,
pour le seul salut : celui de la patrie.
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Paul Gesret
*** Le
mémorial de Fréjus : Paul Gesret- Mur du Souvenir -
colonne 015 - plaque 074 - année
1947 - référence 5596
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