L’EVANGELISATION
DE SEVIGNAC
L’évangélisation
de Sévignac est sans nul doute due à ces religieux Bretons décrits
comme étant « vêtus
de peaux de bêtes, portant la tonsure celtique »***.
La
paroisse primitive dont Sévignac faisait partie –Seminiaca
plebs représentait
alors une entité géographique, délimitées par des vallées profondes :
Trouvra –Traonn
vraz (grande vallée),
Troduan –Traonn
doun (vallée
profonde) ; de hautes collines ou le bord d’une rivière, le chef
lieu paroissial étant alors situé sur un plateau ou bourg.
Cette
paroisse de Sévignac comprenait alors Rouillac, Trémeur et
une partie de Dolo. L’existence d’un évêque coriosolite est
confirmée au cours de la seconde partie du Ve siècle, il est signalé
au concile d’Angers, au moment de l’ordination de l’évêque
Thalassius, comme évêque de cette ville. Une partie des Bretons
insulaires était déjà établie en Armorique en 461 puisque au Concile
de Tours, un prélat du nom de Mansvetvs y assiste, il est qualifié de Episcopus
Brittonium. Quatre
ans plus tard, la lettre synodale présente quatre noms parmi lesquels
celui d’un évêque coriosolite : Sarmiato, Chariato, Rumoridus
et Viventius. Le même document présente
huit signatures lors du
Concile de Vannes en 465 lors de l’ordination de l’évêque Paternvs
–St-Patern. Six
évêques sont reconnus : ceux de Tours, Le Mans, Angers, Nantes,
Rennes et Vannes, en revanche, les deux derniers Liberatis et Albinus
sont Coriosolite et Osime, sans qu’il soit précisé lesquels. Face au
déferlement de barbares vers la fin du Ve siècle (voir article sur le
Printel & La Ville-Maze),
les autorités romaines transférèrent le siège de la civitas
Coriosolite de Fanum Martis à Alet. Maklaw –St-Malo
fonda le lan
Aletensis monasterium episcopus,
évêché dont les limites s’étendaient
sur un territoire jusqu’au monastère de St-Meen. Si les pagus étaient
administrés par les comtes –guletics,
de grands propriétaires terriens, bien souvent, l’autorité de
l’évêque s’avérait plus efficace sur les populations.
Maklaw –St-Malo (+ 633)
évangélisa la contrée désignée Poudouvre (notre terroir),
ainsi désigné car situé au-delà de l’eau, c'est -dire entre
Rance & Arguenon.
L’évangélisation fut
besogneuse pour cet évêque régionnaire, en effet tous les habitants du Poudouvre étaient considérés comme
idolâtres, toutefois, d’autres prélats
ou leurs disciples poursuivirent
sa besogne : St-Thuriaux, vivant
en 533, ce prélat fondateur
supposé de Plédéliac, -il renversa une stèle que le peuple venait
adorer en cachette
au milieu d’un temple situé près de Corseul, on lui doit
aussi très certainement la christianisation du hameau de St-Trillac.
Le culte
païen s’est néanmoins transmit à travers
maintes traditions, le feu
de la St Jean, le culte des morts à la Toussaint et les fontaines aux
vertus miraculeuses : St Ewen de Brondineuf, St André…
La
croix de St Lunaire à la Normandais semble être un rare témoignage de
l’évangélisation de notre terroir lors du haut moyen âge.
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c'est-à-dire une demie couronne de cheveux allant d’une oreille à
l’autre
Démolition
d’un temple où les idolâtres se recueillaient
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