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Jacques-François LE SCAN, hydrographe et mathématicien (1749-1829)

jeudi 7 mars 2013, par CG22
MOTS-CLÉS :  / marine

 

Jacques-François LE SCAN, hydrographe et mathématicien, fut d’abord un marin qui sillonna toutes les mers du monde, puis il se consacra avec brio à l’enseignement des mathématiques et de la navigation pour les futurs officiers de marine et termina sa carrière comme examinateur de la marine en 1829.


Très jeune, il se sentit attiré par la mer. Il obtint de sa mère l’autorisation de s’embarquer, comme mousse, sur le vaisseau Royal "Le Sage", à peine âge de 14 ans. Il y fit sa première campagne. Il passa ensuite sur d’autres bâtiments du Roy, la frégate "L’Étourdie", "La Dorade" en 1765 et, partout, il montra une grande aptitude pour sa profession et un grand désir de s’instruire. Deux longs voyages en Chine, d’abord sur " Le Beaumont", puis sur "Le Bertin" (1767-68 et 1769-70), vaisseaux de la Compagnie des Indes, complétèrent ses connaissances et sa formation de marin (Arch. de la Marine. État des Services de J.F.. Le Scan).   BREST (1780) Tableau de Louis-Nicolas Van Blarenberghe

 

En 1772, il fut embarqué sur la frégate "L’Aurore", qui faisait partie de l’escadre d’évolution. Il s’y livra, plus particulièrement, à l’étude des mathématiques et s’attacha notamment aux principes de la mécanique, appliquée aux évolutions des vaisseaux. Il tira de cette campagne de grands avantages, et se fit, parmi les officiers du Bord, des amis et des protecteurs. Tous admiraient ses connaissances, son assiduité au travail et la modestie qu’il apportait dans son service. Après le désarmement de l’Escadre d’Évolution, il se décida à abandonner la navigation pour entrer dans la carrière de l’enseignement. Comme il jouissait déjà d’une réputation certaine, il fut nommé "Répétiteur à l’École Royale d’Hydrographie à Brest", secondant le Professeur Principal. Il y enseigna du 11 septembre 1772 au 1er juin 1780.

 

  A cette époque, une nouvelle organisation du Corps des Professeurs lui donna le titre et les fonctions de "Maître des Constructions pour MM. les Gardes de la Marine" (les élèves officiers de marine de l’époque). Dans ces fonctions, il se fit particulièrement distinguer. Il travailla beaucoup à sa propre instruction et acquit de véritables connaissances, qui lui ouvrirent les portes de l’ « Académie Royale de la Marine », compagnie savante créée par une ordonnance royale de 1752. Il y fut admis le 2 août 1788 et en devint, quelques années plus tard, vice-secrétaire. Il prit une part active à tous les travaux de ses collègues et il était peu de Commissions dont il ne fit partie, quand il s’agissait de l’appréciation des ouvrages traitant des mathématiques appliquées.

 

Firent partie de l’Académie de Marine, des amiraux comme Guichen, Bougainville, Fleuriot de Langle, des Ingénieurs comme Sané et Forfait, des savants comme Borda, Lalande, Bézout). Il continuait, depuis le 1.er novembre 1782, d’enseigner les mathématiques aux futurs officiers de marine, sous le titre de "Professeur des Gardes de la Marine".. Le mathématicien Bézout, alors "Examinateur", faisait un cas particulier du jeune professeur et l’honorait de sa protection, par le seul désir de récompenser le mérite.

 

En 1791, une nouvelle organisation des Ecoles d’Hydrographie l’appela à Bordeaux. Dans cette grande ville, il se distingua de nouveau. Ses cours présentaient le plus vif intérêt et étaient régulièrement suivis et c’est là qu’il a formé un grand nombre de mathématiciens, qui se sont ensuite livrés à l’enseignement. Sa réputation le fit choisir par le Gouvernement comme "Examinateur Temporaire" pour l’admission à l’école Polytechnique. Plusieurs missions importantes lui furent confiées dans le Département de la Gironde. C’est lui qui fut chargé notamment, en l’an II, par ordre du Ministre, de l’Intérieur, de dresser les nombreuses Tables de poids et mesures, convertis en poids et mesures nouveaux. Après avoir remplacé Monge, dans ses tournées d’examen pour l’admission des navigateurs au grade de Capitaines au Long Cours et de Maîtres au Cabotage, il fut définitivement nommé à cet emploi, le 7 janvier 1824. Il exerça ces importantes fonctions jusqu’à sa mort, avec un grand zèle et une grande impartialité. Dans les ports où il se rendait, on avait pour lui la plus grande vénération. Aussi, son admission dans l’ordre de la Légion d’Honneur, le 5 juillet 1820, fut-elle regardée comme un double hommage rendu à la Science et à la Vertu.

 

Il mourut à Paris, le 6 janvier 1829. La notice qui lui fut consacrée, dans les "Annales de la Marine" commençait par ces mots : "La Marine vient de perdre dans la personne de Jacques-François Le Scan, Examinateur de la Marine, un savant distingué, le Roi un serviteur fidèle et dévoué". Il a laissé, sur les mathématiques et la navigation, plusieurs ouvrages très estimés qui "font le plus grand honneur à leur auteur et lui assurent un rang distingué parmi les savants". (Annales de la Marine et Biographie Bretonnes de P. LEVOT).

 

Biographie tirée de :
Annales de la Marine et Biographie Bretonnes de P. LEVOT.
et de
Histoire de Lannion ... : Des origines au XIXe siècle
Pierre de La Haye, Yves Briand
Éditeur : P. de La Haye (1974) 5, rue Joseph Morand, Lannion 22300






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