Préliminaires.
Tout
comme Sévignac, Rouillac –Rollieg en breton, doit peut-être son nom de
domaine gallo-romain formé sur le nom de personne latin Rullius. En
Bretagne, on peut aussi penser à un dérivé de ruilh(= rouleau).
Rouillac a pour doublon une localité des Charentes (Sup. 2,927 hect. 70
ares; pop. 2,057 hab).*** Sous
l’ancien Régime, Rouillac était
un simple
quartier de la paroisse de Sévignac, c’est pourquoi l’histoire de ce
cette localité sera contée depuis ses origines jusqu’à la Révolution.
Il est vrai que sous l’Ancien Régime, en cas de décès, il
fallait pour les habitants de ce quartier obtenir l’autorisation de la
juridiction de Beaumanoir-Limoëlan afin d’être inhumé à la chapelle
de Rouillac, sinon, sans cet accord, par tous temps et quelques soit l’état
des chemins, ces malheureux devaient coûte que coûte amener leurs défunts
à bras jusqu’au bourg de Sévignac. ***
Lassés
face à de telles
contraintes, les habitants de Rouillac,
Jacques Basset du Clos-Quémart à leur tête,
portèrent l’affaire devant les instances supérieures le 15 mars
1787, prétendant que
l’entretien de la chapelle St Sébastien étaient à leur
charge,***
ce
à quoi le général qui administrait la paroisse de Sévignac rétorqua
qu’il en était de même pour les habitants des quartiers de St-Cado,
Pengly et Pengave en vain…
Autre
pomme de discorde, les Rouillacais réclamaient
le maintient des anciennes coutumes et la présence permanente
d’un prêtre, le vicaire ne venant que le dimanche. Après six séances
présidées par le général de la paroisse de Sévignac, un procès-verbal
fut établi le 30 décembre 1788 en présence de deux notaires. Ce
document officiel décidait le
rétablissement en succursale
de la chapelle St Sébastien, et désignait les villages qui y seraient
rattachés, Sévignac qui couvrait une superficie de 5091 hectares fut
amputé de 1577 hectares en sa partie sud.
Une ordonnance de l’évêque de St Malo Courtois de Pressigny, en
date du premier septembre 1789 donna raison aux Rouillacais qui obtinrent
ainsi leur indépendance vis-à-vis de Sévignac.
Ce n’est que le 25 ventôse an XII que le gouvernement érigeait
Rouillac en succursale indépendante. -soit le 13 mars 1804.
Au début de l’année 1790,
les habitants de Rouillac reconnaissant à l’égard de Jacques Basset
qui avait entrepris ces démarches couronnées de succès le portèrent à
la tête de la municipalité, après démission du premier maire Mathurin
Berhault. La structure du sol de la nouvelle commune comprenait un riche
bassin granitique et dans ce sous sol se dissimula longtemps
sa principale richesse les minerais de fer
–on en trouvait encore quelques traces à Kermelin. Longtemps,
des rancunes réciproques subsistèrent entre Rouillacais et Sévignacais,
ainsi parlant des gars de Sévignac,
ceux de
Rouillac les
traitaient de
« Pateaux » autrement dit de balourds, ceux de Sévignac
répondaient, « les gars de
Rouillâ sont des chats ! » . Fort heureusement à
présent, tout cela n’est plus qu’un mauvais souvenir.
***
A la fin du lIe siècle av. J.-C., un certain P. Servillius Rullius
lance la mode de servir le sanglier entier sur la table. En 390. Prise de
Rome par les Gaulois. Construction de l'enceinte de Rome dite"mur de
Servius Rullius".
***C’est
le recteur de Sévignac qui avait exigé que les défunts de Rouillac
fussent désormais transportés
à l’église paroissiale de Sévignac.
***Pendant
longtemps, ce sont deux civils qui rédigèrent
les registre paroissiaux de Rouillac : Jacques Basset &
Guillaume Godin.
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le
premier registre paroissial de Rouillac en date du 3 janvier 1790 :
il s’agit de l’acte de naissance de François Jan Gelin né au bois du
Margaro de l’union de Jan et Anne Héri. En dessous ma signature de
J.Vitré curé.
Lorsque
Rouillac fut érigée en
paroisse,
elle comptait alors 777 habitants, sur lesquels il y avait 300
hommes, 257 femmes & filles,
et 220 enfants des deux sexes en dessous de 14 ans.
Rouillac
en 1920
Sur
ce plan de 1836, figure la chapelle St-Sébastien n° 20
ainsi
que la parcelle entourant celle-ci (n° 804)
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LE
PRESBYTERE
Pour
relier l’église au presbytère, dont la construction débuta en 1807,
Monsieur Chapelain alors recteur de Rouillac fit planter en 1838 une
double haie de buis sur levée de terre. Haute de 1 mètre, large de 1, 50
mètre, et longue de 180 mètres,
cette allée, merveille quasi unique, était un monument végétal.
« Le
sentier placé entre les deux murs de buis présente la plus belle des
perspectives. Quel cadre , quelle promenade tranquille pour la méditation,
le rêve, la lecture, la vieillesse n’a fait qu’embellir cette tenture
haute de deux mètres, sans le
moindre
accroc. » Ces quelques lignes sont extraites de l’ouvrage
de Mathurin Monnier,
sanctuaires, croix
& fontaines, édité en 1962. Hélas, les années 1970 furent fatales
à cette haie.
Deux
piliers provenant de Boquen encadrent l’entrée donnant au presbytère,
au fond, un vieux puit et les
bâtiments aujourd’hui affectés à d’autres tâches.
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Le
presbytère de Rouillac, avec son entrée encadrée des piliers de Boquen
et
au fond de la cour un vieux puit. |
Puits
au bourg de Rouillac
(Tout
proche se trouvait
« un cabaret »)
« Jacques
Tardivel, 45 ans, fut trouvé mort dans un puits proche le cabaret de
Rouillac, la nuit d’entre les 18 & 19 octobre1711, avec quatre
blessures mortelles à la tête, il fut inhumé dans la chapelle de
Rouillac, parce qu’on lui trouva une couronne de la Sainte Vierge dans
son habit. »
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Puits
au bourg de Rouillac |