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par Michel Lescouët
et Philippe Ermel |
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Paroisse
primitive Bretonne |
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Il est
généralement admis que cette occupation romaine qui avait vu jour en
56 avant notre ère allait se terminer ici vers l'an 380. La prise de
Rome par les Wisigoths en 410 fut l'une des raisons du repli des
légions et l'occasion pour les Bretons d'Outre-Manche de venir
s'établirent ici en Armorique fuyant ainsi une île surpeuplée et où
régnait la famine. On peut penser que des clans entiers sous la
conduite d'un religieux s'établirent en notre péninsule qu'ils
rebaptisèrent Brittania minor. Vers 450 de notre ère,
la Civitas Cvriosolitvm est réorganisée, Fanvm Martis perd
son statut de Civitas au profit d'Aleth (Saint Servan). |
Une
partie des Bretons insulaires était déjà établie en Armorique en 461
puisque au Concile de Tours, un prélat du nom de Mansvetvs y
assiste, il est qualifié d’Episcopus Brittonium.
Quatre ans plus tard, la lettre synodale présente
quatre noms parmi lesquels celui d’un évêque coriosolite: Sarmiato,
Chariato, Rumoridus et Viventius.
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St
Patern |
Le même
document présente huit signatures lors du Concile de Vannes en 465 lors
de l’ordination de l’évêque Paternvs –St-Patern.
Six
évêques sont reconnus: ceux de Tours, Le Mans, Angers, Nantes, Rennes
et Vannes, en revanche, les deux derniers Liberatis et Albinus sont
Coriosolite et Osisme, sans qu’il soit précisé lesquels.
Vers 510 se constitue ici le royaume
de Domnonée sous l'égide d'un certain Riwall originaire du Gwent dans
l'actuel Pays de Galles.
L'un des derniers souverains de
Domnonée fut Judicaël.
Contemporain de Dagobert qu'il fut
amené à rencontrer à Clichy vers 632 pour mettre fin aux exactions
commises par les Bretons dans la vallée de la Vilaine alors en terre
Franque. Pareilles ripostes se produisaient en terre Bretonne d'où la
mise en place de structures défensives.
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Le
village de Lescouët démontre
un site défensif en milieux boisé. Le nom de Domnonée rappelle celui
du Devon car les Bretons qui peuplaient ces contrées étaient issus des
anciennes tribus Dumnonis.
Ces Bretons, s'ils étaient moins
nombreux ici que dans l'Ouest de notre péninsule n'en n'imposèrent pas
moins leurs infrastructures calquées sur le modèle d'outre-manche. Ils
évangélisèrent les autochtones qui descendaient de la tribu
Coriosolite et fondèrent les paroisses primitives Bretonnes sous
l'égide d'un machtiern, gouverneur civil. |
Judicaël
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Lanrelas
résulte du démantèlement de la paroisse primitive Bretonne de Plebe
Maëlcat : Plumaugat, autrement dit la paroisse d'Enogat. Saint
Enogat fut moine puis abbé de St-Méen alors désigné Saint Jean de
Gaël, puis devint évêque d'Aleth. Mort en 631, un village lui est
dédicacé à Plumaugat.
Cette paroisse regroupait Plumaugat,
Lanrelas, Eréac et Saint-Jouan de L'Isle.
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C'est au cours du Haut Moyen Âge que
Lanrelas est apparu en tant que quartier de cette paroisse de Plebe
Maëlcat.
Lanrelas a pour radical un mot
brittonique «lan» qui
signifie «lieu consacré à un saint» «enclos avec cimetière».
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D'après
les études menées, bien souvent ces noms en «lan»
sont suivis d'un nom de saint. Il est même admis que certains «lan»
furent fondés avant les plous (paroisses) auxquels ils furent
rattachés. Si les «lan»
détenaient assez de terre pour l'entretien de ceux qui y vivaient, ils
n'étaient pas le centre d'une communauté de fidèles, donc pas une
paroisse primitive.
Un important hameau disposant jadis d'une chapelle pourrait être à
l'origine du lieu consacré : Saint Régent (vieux breton St
Ritgen). Saint Rigen est
vénéré à Crozon Morgat. Cependant un nom Breton apparaît dans deux
lieux: Guillerien & Bourrien, celui d'un obscur Rihen qui pourrait
être assimilé à Rithen.
Certes un lieu désigné ici à
Lanrelas Lan Besnard est
intéressant mais sans doute s'est-il greffé là au temps des Templiers
présents, sur une partie du lan
d'origine, en limite de
Trémorel. Les paroisses d'alors étaient, y compris dans notre terroir,
administrées par un machtiern. |
Le machtiern était à la communauté
civile ce que le prêtre était à la société des fidèles. Une
institution propre à la Bretagne de langue Bretonne.
A Lanrelas cet apport toponymique
Breton est estimé à 13,3 %, quant aux lieux d'origine Bretonne, ils
sont répartis sur les flancs ouest et est de la localité.
Nous connaissons le nom de celle qui
exerça le machtiernat dans la seconde partie du IXe
siècle sur les paroisses de
Plumaugat, Sévignac et Médréac. Elle se nommait Roiantdreh.
Elle descendait du roi Judicaël mort
en 658 au monastère St Jean de Gaël (St-Meen***), elle était fille de
Louwenan, et veuve du comte
Combrit.
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Salomon |
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Elle
apparaît à deux reprises citée dans le Cartulaire de Redon d'abord en
841 puis en 869. Elle adopta pour protecteur de son bien le roi Salomon
de Bretagne qui mourra assassiné en 869. C'est sans nul doute suite aux
invasions scandinaves qui touchèrent notre contrée de la fin du IXe
siècle au début du Xe
que les paroisses primitives
Bretonnes disparurent. Toutefois des liens furent encore entretenus
entre Plumaugat et Lanrelas.
***Le Prieur de St Méen disposait
d'un dîmereau de blé sur la paroisse de Plumaugat dit le Quart aux
Moines ainsi qu’à Lanrelas.
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Les
lieux dits d'origine Bretonne
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Guillerien :
anciennement Guilerian ou Guylerian
- vieux breton « vilar-wiler
Rihen » : La ferme de Rihen.
Bourrien :
issu du breton « bod Rihen: »
buisson suivi d'un nom de possesseur.
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St
Régent : vieux breton « St
Ritgen » vénéré aussi à
Crozon Morgat.
Pouha : « poul
halec » mare à saule.
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ruines
à St Régent
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Kerbeuneuc : Plusieurs origines possibles
: anciennement Carbeneuf.
- Origine bretonne - ker : village,
Gueneuc : nom de famille breton.
- Origine bretonne - ker : village, gweneuc
dans le sens de blanc, village, terre blanche (glaise, argile) ce
qui est le cas de ce lieu-dit.
- Origine bretonne - ker : village, beunek
(breton) : maussade, triste. (voir Ville Gueneu)
Graslan : Peut-être un dérivé comme
Gléran, Gléren du nom Gradlon (roi de Cornouaille, 5e
et 6e
siècle).
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Saint
Malo ou Saint Maleu des Pieds d’Saudres :
Saint Malo (VIe siècle)
ou Mac Low. Originaire du Pays de Galles. Vers le milieu du VIème
siècle, il fut formé au monastère de Llancahvan.
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St
Malo |
Lescouët :
« Lis Koat « lieu
d'origine bretonne signifiant la défense du bois.
Ces lieux défensifs Bretons étaient très nombreux ici car à
proximité de la frontière avec les Francs alors implantés dans la
vallée de la Vilaine. (Lescouët-Jugon, Li(s)moëlan...)
Le Rohan :
issu du breton « roc'h « rocher.
Le Roc'h :
idem.
Le Bois de Penguily :
origine bretonne « pen celli »
début du bocage.
Noms de lieux aujourd’hui disparus
Cohic : cité en 1835
(origine bretonne) - variante de Cozic formé à partir du mot « coz »
vieux.
Painfils : anciennement
Peinfil en 1607 - Pesfils en 1804, cité aussi en 1835. Le pain
vient certainement de pen
(tête, sommet), la
terminaison reste obscur…
Gourmeur : cité en 1657. A
rapprocher de Guermeur : il se compose de guer,
aulnaie et meur,
grand, important. Il désigne la grande aulnaie.
Meguily : cité en 1629
& 1671. Menguily :
cité en 1802 : men,
pierre et guily (celli),
bois - Bois où l’on trouve beaucoup de pierres, cailloux…
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Evolution
du drapeau breton |
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