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les visiteurs ont
aimé et passé beaucoup de temps à lire les panneaux réalisés par
Christine et Yvonne.
il s'en disait des choses autrefois !
il doit s'en dire encore de nos jours .... |
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prenez le temps de lire,
cela vaut le détour ! |
Rencontres
C’est en se rendant aux fêtes
religieuses que les jeunes gens avaient la meilleure occasion de faire
connaissance.
Là s’effectuaient les premiers
contacts sérieux, les premiers engagements, sous l’œil attentif de
toute une communauté.
Lorsqu’un jeune homme avait
remarqué une jeune fille qui lui plaisait, il lui prenait son parapluie
et ils se promenaient tous les deux.
A partir de ce
jour, on devenait des amis ,puis la
journée terminée, il lui offrait une consommation à l’auberge, ou des
bonbons ou gâteaux. Parfois il la raccompagnait chez elle.
Les autres possibilités de rencontre
étaient les grands travaux (battages, arrachage de patates (fouieries)
ou de betteraves, mèneries
de buée (lessive), pileries de
place, etc.
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Le
mariage, les galants et les filles à marier
Pour les campagnards, le type de la beauté féminine
n’est pas la grâce ou la gentillesse : c’est la force et l’air
de santé : une fille robuste, forte en chair et haute en couleur,
est
toujours recherchée. On dit d’elle :
- Olle a belle conscience, olle ben pommée, c’est-à-dire :
elle a une belle poitrine
- Olle ben foutue su’ son bois : elle est droite et de
bonne mine
- C’est une belle coiffe
- C’est un biau cotillon
- C’est un biau brin de fille
- Olle a la joe (joue) su’ l’œil : elle a les yeux vifs
Voici
quelques autres dictons :
- Elle a été élevée avec du lait doux : elle a été gâtée
- Se fait périer (prier) n’en voit ben que c’est eune belle
fille
- La p’us arrosée(louée) n’est pas la première mariée
- Elle est belle au coffre, et belle dans l’armoire : Elle
est riche , mais laide
- Qui qu’olle a ? son cu et sa chemise (elle est pauvre,et
par conséquent, n’est pas fort souhaitable)
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La
demande en mariage |
La discussion des intérêts se fait
souvent comme un marché.
Voici un dialogue populaire en haute
Bretagne qui montre, sous une forme non déguisée, deux pères en train de
discuter les conditions :
combien d’écus ?
trois cents mis sur la couette
il faudrait plus
pas un sou
remmenez la bête
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Lorsque c’est le père du jeune
homme qui vient faire la demande en mariage, après avoir souhaité le
bonjour, suivant les formules en usage, il dit !
« j’avons zu eune bonne
année sez nous. J’avons du blé plein not’solier(grenier),
j’avons du lard plein not’ chânier,
j’avons du cite plein nos tonnes
j’avons du lin tant que je n’savons
comment le filer
Av’ous une fille pournous’aiderà
manger tout l’ia et à faire not’ ouvrage ? »
*********
Bien sûr, il grossit toujours un peu,
le père de la jeune fille ne dit ni oui, ni non du premier coup.
Souvent, il va aux renseignements. Parfois, si le galant est d’une
commune voisine, c’est la mère qui se déguise et va voir par
elle-même.
A Plessala, quand un garçon a fait la
cour à une fille pendant un temps suffisant, il va la trouver et lui
dit :
Putin, m'aimes-tu ben?.
Vère don', crapaôu (crapaud).
Ma itou, copie-ma (crache-moi) dans la
goule, j' te l' renrai après.
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Avant
le mariage
Quand un galant a reçu son congé
d'une jeune fille, on dit "a reçu sa chieuve"
(chèvre). En général il ne s'en vante pas; cependant, lorsqu'il fait
trop voir sa déception, les gens disent "il n'aurait pas dû
mener sa chèvre au champ".
L'entremetteur
du mariage s'appelle "chaussenaire".
En général, le prétendant se rend chez
la jeune fille le dimanche soir. On dit qu'il "va voir les
filles".
La première fois il se fait
accompagner par un copain (voisin, frère, cousin et… il arrive
quelquefois que celui-ci a plus de succès que lui !
Lorsque
le père de la jeune fille estime que le jeune homme n'est pas un bon
parti et qu'il espère mieux pour sa fille,
il
lui dit au moment de partir "ce
ne sera pas la peine de revenir"
Les jeunes gens qui se font la cour
en cachette des parents vont « se causer drère les barges » (amas
de paille).
Ailleurs, on dit : « Les bonnes
gens ne veulent pas; mais i' s' font la cour drère la hâ. »
Ou
: « Quand la chieuv'e est do l'loup, le pâtou' a biau courre. »
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Coutumes diverses
Lorsqu’un paysan est sur le point
de se décider à faire sa cour, il se rend à la ferme et regarde les
talons des sabots de la jeune fille qu’il a en vue : s’ils
sont bousous, c’est signe qu’elle soigne bien les vaches et
qu’elle sera une bonne ménagère.
Lorsqu’il
y a des toiles d’araignées dans une maison, on dit qu’il n’y a
pas de fille à marier. On les appelle des chasse-galants.
Dans beaucoup de pays, la naissance
d’un enfant avant le mariage est très redoutée, on la considère
comme une sorte de honte qui rejaillit sur toute la famille. Aussi on
dit :
Quand
on trouve à marier les filles, il faut l’faire ; i’ n’
faut pas les mettre en t’nés (les contraindre)
Il vaut mieux enheuder
(attacher) que lever.
En entrant dans une ferme pour y
faire leur cour, les garçons déposent leur bâton près de la porte
d’entrée : s’ils sont bien aimés, la jeune fille vient
prendre le bâton et le dépose près du banc du foyer.
Dans les fermes, quand il est temps
que les amoureux s’en aillent, la mère lève les tisons (manière
polie de les mettre à la porte).
Quand on met les tisons en l’air,
c’est dire aux amoureux qu’ils peuvent revenir, autrement, c’est
signe de congé définitif.
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Présages de mariage – moyens de se faire aimer
La croyance aux présages est très vivace à la campagne ;mais c’est
surtout dans la période qui précède le mariage que les galants des deux sexes
se consultent : il y en a une grande variété qui sont relatifs à l’époque
où se fera l’union,au choix du conjoint, etc.
Les jeunes filles croient autant que les garçons à ces augures :
Les monuments préhistoriques sont l’objet de plusieurs pèlerinages :
A Rocge-Marie, près Saint-Aubin-du-Cormier, aux Faix-du-Diable, la
Roche-Ecriante, en Montaukt, à la pierre du même nom, en
Saint-George-de-Reintembault, les filles vont se frotter ou s’écrier se
laisser glisser afin d’avoir la chance de se marier bientôt.
A Plouër (Côtes du Nord) , lorsqu’une fille veut se marier dans l’année,
elle va se laisser glisser à « cu nu » sur la roche de Lesmon. Si
elle arrive en bas sans s’écorcher, elle est assurée de trouver un mari
avant douze mois.

carte postale de la Roche de Lesmon en Plouër/Rance
Si on peut grimper sur le menhir de la Tremblaye en Saint-Samson, on se marie
également dans l’année
Dans la commune de Saint-Pern, il existait naguère, non loin du château de
Ligouyer, un arbre antique qui attirait les jeunes filles, auxquelles le seul
contact de son écorce avait la vertu de procurer des maris.
Si on mange une pomme devant une glace, on se marie dans l’année, à la
condition que l’on voie aussi une étoile vers neuf ou dix heures du matin.
Si les laveuses peuvent faire sept fois le tour du doué en tenant entre leurs
dents l’encherroué, c’est-à-dire le drap à cendre, elles sont assurées
de se marier bientôt.
Si les pies font leur nid dans le jardin d’une ferme où il y a des filles
à marier, l’une d’elles sera épousée dans l’année.
Lorsqu’une couturière perd ses ciseaux en se rendant à son travail , le
matin, le jeune homme qui les trouve sera son mari+
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Dictons
Quand une fille se marie avant son
aînée, on dit qu'elle lui a fauché l'herbe sous le pied ou qu'elle
lui a "écouelpé les
choux" (coupé les choux).
On dit de la dernière fille qui reste
à marier "olle est au bout du banc".
Quand le mari est plus petit que sa
femme, on dit "les souris enterront (entreront) dans la
maie".
Vous n'aimez point les chats, vous
n'aurez point un bel homme. Vous aimez les chats, vous aurez un bel
homme, ou une belle femme.
Pour que le mariage soit chanceux, il
faut qu'il y ait, pendant la noce, quelque objet cassé. S'il n'y a rien
de cassé par accident, on en casse un exprès.
Les mariages du mois de mai et du mois
d'août sont malheureux, ces mois sont consacrés à la Vierge. On ne se
marie pas non plus à la chandeleur, pas plus que le jour d'une fête
quelconque de la Vierge.
A Ercé on dit : "dans les mariages du mois de mai, la pie bat
le geai", c'est-à-dire, la femme bat son mari.
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La robe de mariée
Au début du siècle, la mariée
portait le costume traditionnel avec la coiffe, le châle et le
tablier (très souvent en velours) mais il pouvait être fait dans un
autre tissu

Elle
portait en plus une couronne de fleurs d'oranger et une sorte de guirlande
sur le corsage et la jupe.
A partir du milieu des années 20, la
mariée portait la robe blanche.
La couronne d'oranger et la guirlande
étaient placés dans un globe en verre de forme ovale et d'une hauteur
d'une trentaine de centimètres. Ce globe était exposé dans la pièce
principale (entre la cheminée et le lit des parents)

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Le jour de la noce -
SEVIGNAC début du XXe siècle :
Le marié et son garçon d’honneur viennent prévenir la mariée
qu’i ll faut qu’elle s’habille. Parfois, c’est le garçon d’honneur
et un autre jeune homme (frère, cousin..=. Au début du 20ème
siècle, la mariée ne se cache plus comme c’était le cas au
siècle précédent.
Puis les invités arrivent. On leur sert un encas (en général de la
charcuterie, du cidre, du vin et du café. Ce n’est pas inutile car on
ne passera pas a table avant trois heures l’après midi.
Bien sûr, on se rend à l’église à pied. Le violon , et plus tard
l’accordéon, joue des airs qui aident à marcher et qui sont en
général repris par les invités.
A la sortie de l’église, les mariés lancent des bonbons aux gamins
du bourg : c’est « la dégratée ».
Avant de prendre le chemin de la maison du marié, on s’arrête dans
un bistrot du bourg (ou dans plusieurs) et l’on danse.
Puis le cortège repart, toujours en chantant !!
Sur le chemin, les riverains arrêtent le cortège et offrent un petit
coup a boire (du cidre)
Lorsque l’on arrive en vue de la maison où
a lieu le repas,
Quelqu’un posté sur le chemin , tire un coup
de fusil pour avertir
Les cuisinières que le noce arrive (on tue la mariée).
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Le jour de la noce -
avant 1886 :
Les violons et la vieille vont d’abord
chez le jeune homme qui, avec son garçon d’honneur, ses parents et
ses amis se rend chez la future. Celle-ci n’est pas habillée, et
comme le futur lui fait observer "quel’heure s’avance"
, elle répond "j’ai bien le
temps".
Autrefois à l’arrivée du futur,
la mariée était cachée, presque toujours derrière l’armoire, et
il devait la trouver.
Quelquefois aussi, la mariée est
introuvable, toute la noce se met à la chercher, on la trouve en
général dans le cellier, ayant auprès d’elle une brique (pot) et
une écuelle, et elle raccommode une paire de chausses. Celui qui la
trouve la prie d’aller s’habiller pour se rendre au bourg. Mais
elle semble ne pas comprendre de quoi il s’agit, et à toutes ces
avances, elle répond en offrant du cidre.
Enfin, après qu’on lui a bien
expliqué les motifs pour lesquels elle doit aller au bourg, elle se
laisse emmener et on la remet à la fille d’honneur pour être
habillée Quand la toilette est achevée, il reste les souliers à
mettre, mais quand on les cherche, ils ont disparus. Les parents de la
mariée les ont cachés, le plus souvent sur la planche à pain,
suspendue au plafond ou dans un panier accroché au même endroit.
C’est
le garçon d’honneur qui doit les découvrir et les
décrocher !
Enfin, la noce peut se mettre en route,
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La happerie
Si en cours de route la mariée aperçoit un chemin creux, elle quite
aussi vite qu’elle peut, le gros de la noce et s’enfuit par ce chemin.
C’est la garçon d’honneur qui est chargé de la rattraper. Cela s’appelle
une « happerie », et généralement, avant l’arrivée de la
noce au bourg, il y a plusieurs « happeries ».
Dans certaines régions, la mariée essaye encore de s’enfuir après
la cérémonie, lors du retour vers la maison. Le pauvre garçon d’honneur
doit encore courir après elle et le soir il est rendu de fatigue.
Si la garçon d’honneur ne peut rattraper la mariée, il passe pour
un « failli chien » (un bon à rien
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La nuit de noces
Jadis à Matignon, la première nuit
était à la Vierge, la seconde à St-Joseph, la troisième au mari.
En Basse Bretagne, la première nuit est
à Dieu, la seconde à la Vierge . Quelquefois, il s’écoule quinze jours
et même davantage avant la consommation du mariage.
A Scaer, la première nuit est à Dieu, la
seconde à la Vierge, la troisième au patron du mari, l'époux a seulement
la quatrième..
A
Sévignac, seule la première nuit était dédiée à la Vierge.
Les nuits où les mariés ne cohabitent
pas, le marié couche avec son garçon d’honneur et la mariée avec sa
demoiselle d’honneur.
Celui qui se met au lit le premier mourra
le premier.
Celui qui couche dans le devant du lit
sera le maître (à l’époque, c’était un lit de coin).
le renoçon
Le lendemain de la noce, il y a un repas
qu’on appelle le « renoçon ». Y assistent la famille proche,
les voisins qui ont aidé au bon déroulement de la noce, éventuellement
des parents âgés qui n’ont pas assisté à la noce.
Ailleurs,
ce repas a lieu le dimanche suivant, il s’appelle « les regardailles ».
Le troisième jour (ou quelques jours plus
tard), une messe est dite pour les défunts des deux familles, messe à
laquelle assistent les deux mariés et leurs proches.
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L’anigement
On termine la journée (le renoçon)
par l’anigement.
On couche les mariés dans le même
lit, puis on leur présente la grillade. Elle est composée de petits
morceaux de pain , à travers lesquels on a passé un fil dont on noue
les deux extrémités. Il faut que les mariés mangent ce chapelet.
On leur sert aussi du vin et du cidre.

Pendant qu’ils mangent, les
invités interpellent les mariés et plaisantent sur la nuit de noce.
A Sévignac on appelle cette
grillade « la rôtie ».
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Les chansons
Si ton p'tit cœur il l'aime, emmène
là donc (bis)
Jusqu'à son ménage
Emmène là donc jusqu'à sa maison
+++++
Allons nous en tous en chantant (bis)
la mariée s'en va devant, son mari qui l'emmène
la mariée s'en va devant, son parrain, sa marraine
Depuis deux heures que nous marchons (bis)
voici la ville que nous cherchons, la jolie ville
voici la ville que nous cherchons
qu'elle est jolie
Au moment ou l'on apporte le repas,
les violonneux disent :
Mettez du foin dans les
ratiaux (crêches)
Voici les ânes
Mettez du foin dans les râtiaux
Voici les ânes à qui qu'en faut
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Au repas de noces, on chante des
chansons et à la fin, le chanteur rajoute :
Toute chanson qui perd sa fin mérite
avoir (bis)
toute chanson qui perd sa fin
mérite avoir un verre de vin
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V'la ma chanson dite
ma langue est quitte
mes sabots sont d'bois
ma langue n'est est pas
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bonne lecture ! |
travaux entièrement réalisés
par
Yvonne Guyot et Christine Pourcel
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