LE
TREV
Issu
du terme brittonique
treb qui
se maintient sous la forme de trev au Cornwall et tref
au Pays de Galles, ce
mot désignait un village, voir un simple lieu-dit entouré de
son terroir agricole.
Ce type
d’établissement humain fut abandonné au profit
des Ker aux environs du Xème siècle.
Les
plus importants devinrent vers les XIIème &
XIIIème siècles des paroisses à leur tour, c’est
ainsi que Trémeur se détacha de la paroisse primitive de
Sévignac,
alors que le hameau qui nous intéresse n’évolua pas.
Le
breton moderne "treo" désigne une subdivision de la
commune. Les "treo" sont souvent dénommées d'après
une chapelle se trouvant sur leur territoire.
Pour beaucoup de
gens, il y a une "treo" par chapelle.
Mais, en fait,
certaines "treo" portent des noms de villages,
d'autres ne possèdent pas de chapelles. Enfin, il y a
toujours une "treo ar vorc'h", "treo" du
bourg.
En français, le mot "treo" est traduit"
par trêve, ou parfois "quartier". Lorsque la trêve
possède une chapelle, le pardon de cette chapelle est considéré
comme une fête de toute la trêve ; parfois on sonne aussi le
glas à la chapelle pour les décès survenus dans la trêve.
Mais la principale fonction de la trêve est, comme en Galles,
de servir de cadre aux quêtes ecclésiastiques ou autres.
Enfin, si la trêve bretonne n'a pas, comme il arrive en
Galles de fonction agricole précise, elle constitue néanmoins
une sorte d'unité rurale.
Tel cultivateur, par exemple, sera
fier de posséder la meilleure ferme de sa trêve. Il nous
parait certain, d'après la comparaison avec les faits
gallois, que la trêve bretonne, au sens du breton moderne
"treo" remonte aux origines mêmes de la Bretagne.
Les territoires que les anciens cartulaires désignent par
"treb" ou "tribus", semblent bien être
les ancêtres directs de nos "treo" actuelles.
|