Avant de partir en guère,
Jean Pierre, mon
doux promis,
Avec moi s'en voulut
faire
Son dernier tour de
pays;
Et, comme deux corps
sans âmes,
Soupirant bien fort
tous deux,
Côte à côte nous
rôdâmes
Tout
le long, le long des chemins creux,
Tout le long, le
long(bis)
Tout le long des
chemins creux.
Parfois, d'un grave sourire,
Il voulait me
consoler
Car trop de choses
à dire
Nous empêchaient de
parler :
Durant des heures
entières
Sur les grands talus
pierreux
Il me cueillit des
bruyères
Tout
le long, le long des chemins creux,
Tout le long, le
long(bis)
Tout le long des
chemins creux.
« C'est notre dernier dimanche,
Pensai-je, il s'en
va demain!... »
Ma main tremblait sur sa manche,
Son bras tremblais
sous ma main!
Bercés par les doux
murmures
Des petits chênes
ombreux,
Nous allions,
cueillant des mûres,
Tout
le long, tout le long des chemins creux,
Tout le long, le
long(bis)
Tout le long des
chemins creux.
Enfin quand, la nuit venue,
Au village on dut
rentrer,
Une souffrance
inconnue
Malgré moi me fit
pleurer...
Il me donna, doux et
tendre,
Un baiser sur les
cheveux...
Que j'aurais voulu
lui rendre
Tout
le long, le long des chemins creux,
Tout le long, tout
le long(bis)
Tout le long des
chemin creux.
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