Sous la Lampe

                                                                                                                         

                                                                                                      


SOUS LA LAMPE

 

 

 

 

 

I

Sous la lampe où, le soir, j’écrivais sans relâche

Durant que tu cousais en fredonnant tout bas,

Me voilà triste et seul et pleurant comme un lâche

Les deux bras sur la table et le front sur mes bras !

II

Tu nous fus, si longtemps, rieuse, tendre et bonne,

Que la lampe, elle-même, expire de douleur :

Son verre se craquèle et sa mèche charbonne

Et l’abat-jour a l’air d’un vieux saule pleureur !

III

Et je sens que, bientôt, la nuit sera profonde

Et que je vais hurler de terreur et d’ennui

Comme un enfant peureux, tout seul, tout seul au monde,

Sans un cœur maternel pour éclairer sa nuit !

IV

Reviens ! Sois indulgente et douce et charitable !

Reviens, pour ranimer la tremblante lueur

De la lampe qui meurt au milieu de ma table,

De la flamme qui meurt au milieu de mon cœur !

V

Reviens et, de nouveau, la maison endormie,

Je reprendrai ma plume alerte aux fiers combats

Et rimerai des vers près de la lampe amie

                   Durant que tu coudras en fredonnant tout bas !

 

extrait de "chansons de Jean-qui-chante" ed J. Rueff 1907 -  paroles de Théodore Botrel, musique de André Colomb

 

 

Accueil ] Théodore Botrel - généalogie ] Patronymes généalogie Théodore Botrel ] Les cousins de Théodore BOTREL ] Chansons de Théodore Botrel ]