I
O les grands
yeux de Marivonne
D’un bleu
plus bleu, d’un clair plus clair
Que la
pervenche et que la Mer
Et que la
Source qui chantonne !
O les grands
yeux de Marivonne,
Le Paradis où
règne Dieu,
Le lin de la
plaine bretonne,
Rien n’est
si pur, rien n’est si bleu
Que les yeux
bleus de Marivonne !
II
Dans les
grands yeux de Marivonne
J’ai bu le
doux philtre d’Amour
Et j’ai
savouré, tour à tour,
Le Mal et le
Bonheur qu’il donne !
¬ O les
grands yeux de Marivonne !
Je meurs
loin d’eux et ne renais
Que lorsque
leur éclat rayonne :
Dans l’Univers
je ne connais
Que les yeux
bleus de Marivonne !
III
Pour les
grands yeux de Marivonne
Combien
d’amis et d’inconnus
Sont partis
et pas revenus
Sur la vaste
Mer qui moutonne !
¬O les
grands yeux de Marivonne !¬
Pour les
voir ravis et joyeux
Je vaincrais
Satan en personne
Et
j’escaladerais les Cieux
Pour les
yeux bleus de Marivonne !
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IV
Si les
grands yeux de Marivonne
Doivent m’être
méchants aussi.
Pour me guérir
du cher souci.
Je
ne fuirai pas la mignonne…
¬O les
grands yeux de Marivonne !¬
Que
m’importe à moi de souffrir !
D’avance
mon cœur leur pardonne :
Il me serait
doux de mourir
Sous
les yeux bleus de Marivonne !
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