À
partir du Ve siècle avant J-C., les populations celtiques, venues
probablement du Danube, s’implantèrent en Europe occidentale jusqu’en
Espagne et en Italie du Nord (prise de Rome en 387).
Elles
imposèrent une civilisation urbanisée, dite de La Tène, qui maîtrisait
admirablement le fer et des techniques agricoles et artisanales
efficaces.
Elles
se stabilisèrent en Gaule où elles développèrent les contacts avec les
grandes civilisations méditerranéennes.
Les
Gaulois étaient dirigés par une aristocratie de grands propriétaires
terriens.
Cultivateurs,
ils défrichaient de vastes clairières pour cultiver le blé, l’orge,
le lin et le chanvre. Ils utilisaient la charrue à roues et coutre (caruca).
En
revanche, arbres fruitiers et vignes leur étaient inconnus.
Ils
élevaient des chevaux de selle, des bœufs de trait ainsi que des vaches
laitières et des troupeaux de moutons et de porcins.
En
cas de danger, la tribu se réfugiait dans l’oppidum (ville ou village
fortifié souvent en hauteur, qui servait de chef-lieu, de marché, de
rassemblement d’ateliers, parfois de centre de pèlerinage).
Habiles
artisans, les Gaulois travaillaient le bois pour confectionner leurs
charrettes et leurs bateaux. Pour stocker les liquides, ils inventèrent
les tonneaux de bois, alors que Grecs et Romains ne connaissaient que les
amphores et les jarres en argile.
Métallurgistes
hors pair, ils travaillaient le cuivre, le bronze et le fer dont ils
faisaient des outils, des armes et des bijoux (notamment le fameux torque)
richement décorés.
Ils
tissaient des étoffes aux couleurs vives. Ils portaient des braies
recouvertes d’une tunique courte. L’art gaulois d’avant la conquête
romaine est directement issu de l’art celte. Il en reste des vestiges
dans plusieurs villes du sud et du centre de la France, notamment à Vix,
Ensérune, Roquepertuse, Entremont et Glanum.
Le
commerce maritime et terrestre était très actif. Les routes, moins
larges que celles des Romains, étaient des chemins de terre renforcés de
fagots et de rondins à la traversée des terrains humides. Les voies
navigables furent largement empruntées.
Les
peuples d’Armorique (Bretagne) étaient d’excellents navigateurs qui
allaient quérir l’étain en Angleterre. Les monnaies gauloises commencèrent
à circuler à partir du IIIe siècle av. J.-C. Succédant aux haches et
aux lingots, elles furent une imitation du stratère d’or de Philippe II
de Macédoine.
Il
existait une littérature gauloise ; les bardes, semblables aux aèdes homériques,
récitaient des poèmes destinés aux riches familles. Cependant, nous ne
connaissons rien de cette littérature, car elle était orale.
Les
druides, issus des grandes familles, étaient les seuls Gaulois «
instruits », à la fois prêtres, savants et juges. Leur assemblée se
tenait annuellement dans la forêt des Carnutes.
Polythéistes,
les Gaulois vénéraient de nombreuses divinités de la nature : les
fontaines, certaines roches, des arbres. Les druides présidaient à la cérémonie
de la cueillette du gui.
Les
Gaulois pratiquaient des sacrifices humains : Teutatès (dieu de la
Guerre) exigeait des victimes noyées ; Taranis (dieu du Tonnerre), des brûlés
vifs dans un mannequin d’osier ; Esus, des hommes suspendus à un arbre
et déchiquetés, etc.
Cette
vision très sombre de la religion gauloise, largement due à César, doit
cependant être partiellement nuancée : César avait tout intérêt à
noircir le portrait de ceux auxquels il imposa la domination et la
civilisation romaines.
Les
autres sources ne confirment qu’exceptionnellement le recours aux
sacrifices humains.
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