Les Feuilles Mortes

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

 

 

 

     Dans la forêt, le Vent passe

Venu des champs ou de la Mer,

     En galopant dans l’espace

Sur le grand Char du pâle Hiver,

Et chaque feuille qu’il effleure

Tombe avec un bruit triste et doux :

On dirait que la Forêt pleure,

Pleure des pleurs de cuivre doux

 

     Tombez, tombez, feuilles mortes !

Tombez, tombez, bien doucement !

     Sous les rafales les pus fortes

Tourbillonnez plus fortement.

     Tombez ! Formez au pied des chênes

     L’humus fécond et tout-puissant,

Afin qu’au renouveau les frondaisons prochaines

     Puissent la Force en votre sang !

     Sur la forêt de mon Ame

Le Vent glacé passe souvent…

                 Je crois, alors, qu’une flamme

S’éteint en moi sous le grand Vent

Car chaque Rêve qu’il effleure

Est mort, pour toujours, désormais…

Et je sens que mon Ame pleure

A ne s’en consoler jamais !

 

 

 

     Tombez, tombez, pauvres Rêves,

Rêves d’Amour, de Liberté !

     Si vos extases sont brèves

J’en ai goûté l’âpre Beauté !

Tombez ! Mourez avant de naître

Avec le jour, avant le soir,

Car ceux-là qui viendront les ramasser, peut-être,

                   Y trouveront un peu d’Espoir !

 

 

 

extrait de "chansons de Jean-qui-chante" ed J. Rueff 1907 -  paroles de Théodore Botrel, musique de André Colomb

 

 

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