Là-bas sur la mer lointaine
Les malheureux
morutiers
Font, du mousse au
capitaine ,
Le plus rude
des métiers
Quitter sa femme et ses mioches
C’est bien triste
voyez-vous,
Mais l’exil nous
serait doux
Si nous entendions
des cloches
Qui nous berceraient
tout doux.
Mais jamais
Nous n’entendrons plus les
cloches
De chez nous
II
Nous travaillons dans la brume,
Dans la neige et
dans l’embrun
Et l’air glacé
que l’on hume
Fait tousser
« rouge » plus d’un
Souffrir si loin de
ses proches
C’est bien triste
voyez-vous,
Mais le mal serait
doux
Si nous entendions
des cloches
Mais jamais
Nous n’entendrons plus les cloches
De chez nous
III
Quand un son de cloche arrive
Jusqu’à nous,
c’est notre glas
Car un navire en dérive
Va nous couler tous
en tas
Expirer sur quelque
roche
C’est bien triste,
voyez-vous
Le trépas nous
serait doux
Que bercerait une
cloche
Qui nous pleurerait
tout doux
|