Par le
recensement très strict de 1903 et les lois de 1914 et 1916 on aboutit
finalement a un statut de bouilleur de cru, "acquit",
transmissible de père en fils, habilitant les producteurs fruitiers à
faire distiller une partie de la production sans excéder un résultat de
20 litres d'eau de vie.
Depuis
1953, ces droits ne sont plus transmissibles. C'est ainsi que d'années en
années les bouilleurs de crus disparaissent.
Sur deux
millions recensés en 1975, ils seraient aujourd'hui moins d'un million,
pour tout l'hexagone, de distillateur, ou bouilleur ambulant, bénéficie
d'une franchise lui permettant de louer son alambic dans des lieux autorisés
et réglementés, appelés "ateliers publics".
L'alambic
est installé sur un lieu autorisé que l'on nomme atelier public.
Autour
de la machine, chaque "atelier" reprend un air de fête.
Solidement
attachés à une tradition qui reste malgré tout vivace, jeunes et moins
jeunes se retrouvent dans un esprit proche des veillées d'antan.
Dés
lors, c'est la mémoire collective d'un canton qui se réveille et se
souvient. On discute, on boit, on mange ensemble autour de l'alambic.
Le
rituel ancestral est toujours le même : on apporte au bouilleur le marc
ou le moût résultat des vendanges et des récoltes fruitiers, pressé
puis mélangé a du sucre et laissé macéré durant plusieurs mois. De la
distillation dans l'alambic on obtiendra l'eau de vie.
Si
aujourd'hui les bouilleurs de cru se font plus rares, la fréquentation
autour de l'alambic se maintient, car on vient pour l'ambiance, le
spectacle en vaut la peine!
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