L’heure où rentrent de campagne
Les bricks fuyant le
mauvais temps
Le soleil dore la
Bretagne
Comme pour un second
printemps
Sur la morne lande
bretonne
Sur les talus de
granit gris
Les ajoncs
d’automne
Sont tous refleuris.
II
Depuis janvier nous sommes veuves
En proie aux
mortelles douleurs
Mais voici le temps
des épreuves
Qui meurent
quand renaissent les fleurs
Sur la falaise
monotone
Allons espérer nos
maris
Les ajoncs
d’automne
Sont tous refleuris
III
Ils trouveront dans leurs chaumières
De joyeux baisers réconfortants
Baisers d’amantes
et de mère
Baisers de femmes et
d’enfants
Ils trouveront plein
la tonne
Le jus des pommiers
rabougris
Les ajoncs
d’automne
Sont
tous refleuris
IV
Mais là-bas sur la vague altière
Voici venir leurs bâtiments
Ils cinglent sur
nous vent arrière
Et seront là dans
un moment !
Déjà, pour
« bonjourer » leurs femmes
Ils lancent au ciel
un long cri
Les fleurs et les âmes,
Tout est refleuri
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