Les
boisilliers du Margaro :
Jadis,
les bois et les forêts grouillaient de vie, toutes sortes de
métiers s’y exerçaient : boisilleurs,
sabotiers… Le bois du Margaro *** n’échappait pas
à la règle, nombre de famille pour la plupart originaires de
centre Bretagne y vivaient, reclues, habitant des huttes précaires.
Ces hommes et ces
femmes apportaient leur savoir-faire, hérité d’un terroir
riche en forêts, ils s’établissaient
pendant plusieurs mois de l’année dans ces forêts,
et, enfin quand les coupes s’épuisaient, il fallait
repartir vers un autre endroit.
C’est la raison pour
laquelle ces familles n’ont pas laissé d’autres traces de
leur passage.
Au
nombre de ces familles, on comptait les foyers de :
-Jean
Trone, marié à Mathurine Fouet, dont une fille : Marie,
née le 11 avril 1723.
-François
Jauny, originaire de Plouguenat, marié à Charlotte Botelin,
dont trois enfants nés au Margaro*** :
Jeanne,
née le 15 mai 1723, François, né le 26 mars 1725.
-Joseph
Besnard, originaire
de Plouguenat, il était marié à Anne Hervé, leur fils
Mathurin naquit le 27 mars 1724 dans le bois du Margaro.
-Léonard
Leclerc, marié à Jacquemine Gaultier, parents de François
Leclerc né le 27 avril 1724.
-Jean
Daunay, originaire de Saint-Gilles, marié à Perrine Houée,
dont deux enfants : Pierre né le 30 décembre 1724 &
Perrine-Jeanne, née le 21 août 1728.
-Jean
Frutel, originaire de Normandie, il mourut âgé de 40 ans,
dans le bois du Margaro, le 8 novembre 1727,
marié à Mathurine Savet, deux
enfants :
Louis
né le 18 août
1725, décédé le premier octobre 1725 & Jean né le 3
septembre 1727 décédé le 13 septembre 1727, tous les deux
aux Touchelles,
-François
Berson, marié à Simone Haran, dont deux enfants :
François
décédé âgé de 3 ans, le 30 avril 1729,
Pierre, né le 5 janvier 1729
-Léonard
Guin marié à Jacquemine Gaultier dont quatre enfants :
Françoise & Marie nées le premier avril 1729, Marie
& Maurice, nés le 7 mai 1730.
-Joseph
Eon, marié à Françoise Huquet, dont Angélique née le 3 août
1730
-Thomas
Lerenard marié à Mathurine Chauvière, dont Jean né le 28 décembre
1730
Enfin,
les témoins des naissances et des décès enregistrés pour
la paroisse de Sévignac livrent leurs identité, citons en
quelques uns :
Joseph
Besnard, Jeanne Briand, Françoise
Buret, Amaurye Chauvière,
Jeanne Chauvière, Jean Chevalier,
Guillaume Desbois, Maurice Dubois , François Finel,
Françoise Garnier, Mathurin Guéguen, Louise Guitton, Pierre
Hequard, Marie Hernio, Jeanne Lebeaux, François Leclerc,
François Lepeschaux, Pierre Martin,
Jeanne Moysan, Michel Moysan,
Françoise Olivrau, Jacquemine Pinsart,
Pierre Ruello.
En
1785 on relève Jacques Bourseul et Cyprienne
Duchêne,
boisilleurs, parents de Françoise-Perrine, née le 12 avril
1785, cette famille quittera le Margaro pour la Rouvrais où
le couple aura un fils prénommé François-Jean, né le 24
juillet 1787, et pour la Feutelais, où
naîtra un autre fils Jean-François né le 23
septembre 1786.
|
|
LES
SABOTIERS :
Le
sabotier commençait par choisir et acheter un arbre dont le
tronc devait être rectiligne et posséder un minimum de
branches, l'abattait et le débitait en "bûches"
d'une longueur et d'une épaisseur un peu supérieure à la
dimension d'un sabot.
Ce bois ramené chez lui, avec l'aide
d'une âne, était mis a sécher pendant plusieurs semaines.
Ces travaux étaient fait l'hiver, période ou la sève des
arbres est au repos.
Son atelier souvent séparé de la maison
se composait d'une cheminée et d'une "table" généralement
avec 3 pieds fabriquée à partir d'un plateau provenant de la
partie supérieure d'une souche de hêtre sciée, d'un valet
servant à maintenir la pièce de bois, d'une plane de grande
taille dont une extrémité était fixée à la table, destinée
en quelques mouvements à définir la forme extérieur du
sabot, de tarières, de cuillers, de formes et dimensions différentes
qui permettaient de creuser l'intérieur, de ciseaux et râpes
à bois. Ces outils dans la famille étaient fabriqués par
des frères ou cousins, il était en effet courant que de deux
frères l'un soit sabotier et l'autre oiselier ou taillandier.
La fabrication paraissait assez simple, le sabotier prenait
une bûche, en quelques mouvements il définissait les taille
et forme extérieures, avec un tarière et les cuillers il
creusait l'intérieur, la finition était faite à l'aide de
ciseaux à bois et de râpes. Il pouvait se fabriquer deux à
quatre paires de sabots par jour suivant la saison, terminés,
ils étaient pendus pendant quelque jours dans le conduit de
fumée de l'atelier où brûlait les copeaux de hêtre.
Les
modèles étaient en principe très simples et pratiques sans
gravures ou fioritures particulières, leur couleur variant du
jaune foncé au noir clair suivant la saison et la durée
d'exposition à la fumée. Selon la qualité du hêtre choisi,
ils pouvaient durer longtemps renforcés par un fil de fer
ceinturant le dessus, des clous spéciaux étant cloués sur
la semelle pour éviter les dérapages incontrôlés.
Ces
"chaussures" étaient fort prisés par les écoliers,
elles permettaient de belles bagarres dans la cour de l'école,
il arrivait malheureusement qu'elles ne résistent pas, ce qui
valait au propriétaire une paire de claques ou pire à son
retour au domicile familial. Ces sabots étaient portés au
marché de Sourdeval qui a lieu le mardi, vendus à un
marchand de chaussures ou livrés à des clients qui avaient
passé commande en amenant une petite tige de bois qui
indiquait la longueur du pied, l'argent reçu servait à
acheter la nourriture de la famille en général assez
nombreuse.
Contrairement à ce qui a été écrit sur la
profession, il n'existait pas de sabotière. Les épouses étaient
ménagères, éventuellement couturières ou agricultrices, la
plupart des familles possédant quelque lopin de terre et un
jardin. Elles n'auraient pas, pour la plupart, eu la force nécessaire
à la fabrication des sabots.
Les derniers sabots ont été
faits dans la famille en 1950, année où le sabotier a quitté
ses copeaux pour rejoindre le cimetière. Les descendants ont
boudé cette profession, qui depuis les années 1920
nourrissait fort mal son artisan. Ils sont devenus
cultivateurs, ou ouvriers d'usines spécialisées dans la
fabrication d'outils puis la génération suivante tout en
conservant le goût des activités manuelles a préféré la
physique, l'informatique, les télécommunications.
***
Au cours de l’été 1863 une battue au loup fut organisée
par le sous-préfet, une centaine d’hommes y participaient,
un loup fut tué dans le bois du Margaro à cette occasion par
un dénommé Pierre Piquet, qui envoya les pattes de
l’animal au sous-préfet.
***
François Jauny & Charlotte Botelin avait
aussi pour enfants :
Jean
Jauny, Mathurin
Jauny & Marie Jauny née
vers 1730 et décédée âgée de 15 ans le 23 septembre 1745
|