Le Margaro

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

-breton : magoar emprunté au latin maceria

(Ruine)

 

 

visite du Margaro par les Cousamis

 

La famille du Margaro :

 

 

insi que nous l’avons vu à l’article du Chauchix, la famille du Margaro est connue à partir de Jamet, sénéchal de Jugon en 1370. 

Un certain Guilllaume du Margaro est cité en 1416 & 1428 comme possédant la terre du Margaro, sans doute s’agit-il du fils de Jamet. Marié à Plossette de Bréhan, il fonda le 20 septembre 1416 la léproserie St-Armel de Sévignac.  « Cappela sancte Catherine in hospitali de Sevignac domini de Margaro… » (Voir cimetière de Sévignac).  

 

La Maison du Margaro portait pour armes :

 « D’azur à trois coquilles d’argent. »

         

Armes du Margaro

 

 

Au Boisleraut en Bobital, les armes du Margaro

(d’après H.Frottier de la Messelière en mai 1931)

 

 

Outre le Margaro, les montres de 1449 démontrent que cette famille possédait également la terre de Pembroc, et une sorte de taillis ou touche qui deviendra un jour la Touche-Margaro.

 

-Robin Morel bâtard du Margaro, a une pièce de feu J. de Margaro et ne veut payer.. »

Guillaume du Margaro vivait en 1479, il eut pour fils Olivier, vivant en 1513,  marié à Thomasse de Tréal. (voir Chauchix).

 Cette puissante famille  détenait Langouhèdre à Plénée-Jugon, Le Boislérault à Bobital et Coëtcouvran à Yvignac. 

Une branche issue de la Maison du Margaro régna sur le Chauchix (voir le Chauchix). Le Margaro tomba ensuite dans le domaine de la Moussaye,  Olive du Margaro ayant épousé Guillaume II de la Moussaye–(voir St-Trillac/ Rivière-Moussaye)

 

Ouverture cintrée au Margaro

 

Jean Vitré :

 

Jean Vitré était né à Bréteil près de Montefort-sur–Meu en avril 1751, il reçut la prêtrise  le 18 mars 1777, était vicaire à Lanrelas puis, il  fut le premier desservant de Rouillac, quand cette ancienne trêve de Sévignac devint  indépendante. 

Au moment de la Révolution, il refusa de prêter le serment  constitutionnel ainsi que de lire la première lettre pastorale de l’évêque républicain Jacob. 

En conséquence, le 18 septembre 1792 , Monsieur Vitté prit un passeport pour l’exil, voici le portait qui est brossé de lui par les autorités : 

« Cinq pieds, deux pouces, cheveux blancs, couverts d’une perruque, bouche moyenne, menton allongé, front rond, visage large, barbe noire mêlée de blancs. » 

Dans un premier temps, Jean Vitté parti pour Jersey, mais revint à Rouillac vers 1795 et fit du ministère caché à Rouillac aux villages du Margaro, du  Champ du Puits, du Clos-Quémard, et de la Ville-Breton. 

On dit qu’il se cacha un jour dans le chêne séculaire du Margaro.  Un rapport de police le signale « comme moins méchant que les autres… »  

C’est chez Jacques Basset du Clos-Quémard, maire de Rouillac que Jean Vitté mourut âgé de 52 ans, le 16 janvier 1804. Il fut remplacé par  Jean-Joachim Gaultier, Thomas Plaine ayant refusé de venir à Rouillac.  

 

le manoir du Margaro

 


« -Judith Cabaret,  Dlle de la Ville-Buffet, âgée de 30 ans, Manoir du Margaro  , abjure  la religion protestante, ce 31 décembre 1685. »  

« Madelaine Lalloue 12 ans, & Pierre Lalloue 12 ans, son frère, originaires de St-Lô en Normandie, mais demeurant La Maison du Margaro, abjurent la religion prétendue réformée ce 7 janvier 1686 en présence de Misssire Julien Gicquel, Missire Philippe Lemazier, Nicolas Derouillac & Jean Lemetayer. »

« Catherine Moysan, 40 ans, originaire de Plouguenast, travaillant dans le bois du Margaro, inhumée dans l’église de Sévignac le 23 octobre 1722 en présence de Jan Lebeaux  son mary, Julien Moysan son frère,  & Louis Colibert –tous travaillant dans le bois du Margaro depuis un mois. »

 

*** Le village du Margaro conserve encore quelques beaux restes : des portes ceintrées et des linteaux à accolades.

 

bâtiment au Margaro avec double portes cintrées

 

 

Familles présentes au Margaro :

-Lefeuvre 1690-1700

-Besnard 1720-1730 (boisilliers orig.de Pleugnas)

-Chérot 1720-1730 (Métairie Margaro)

-Chauvel 1720-1730(bois du Margaro)

-Ruello  1720-1730  (Boisilliers bois du Margaro)

-Chauvière 1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Haran 1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Garnier 1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Lebeau 1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Amice 1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Lachesnais 1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Chaumier  1720-1730 (Boisilliers bois du Margaro)

-Daunay 1720-1730 (Boisilliers au Bois du Margaro)

-Guin 1720-1730  (Boisilliers au Bois du Margaro)

-Berson  1720-1730  (bois du Margaro)

-Jauny   1720-1730  (Boisilliers au Bois du Margaro)

-Frutel 1720-1730  (bois du Margaro)

-Trone 1720-1730 (bois du Margaro)

-Couelan 1720-1730 (Métairie Margaro)

-Menier 1720-1730 (bois du Margaro)

-Berson 1720-1730 (Boisilliers au Bois du Margaro)

-Guéguen 1720-1750 (Métairie Margaro)

-Lerenard 1720-1740   (Bois du Margaro)

-Eon    1730  (Bois du Margaro)

-Langlois 1740-1770   (Métairie Margaro)

-Ribault 1740-1750

-Hamonic 1750-1760  (Métairie Margaro)

-Lejeune 1760-1770

-Ruellan 1770-1790

-Bourseul  1780-1790  (Bois du Margaro)

-Cohuet  1780-1790 

-Mari 1780-1790 (Bois du Margaro)

-Lebosec 1780-1790

-Lucas 1780-1790  (Bois du Margaro)

 

 

vieux chêne séculaire au Margaro dans lequel 

se cacha l’abbé Vittré

 

Le bois du Margaro, et ci-dessous, d’après une vue aérienne

 

hutte de boisilliers

 

 

Les boisilliers du Margaro :  

 

Jadis, les bois et les forêts grouillaient de vie, toutes sortes de métiers s’y exerçaient : boisilleurs,  sabotiers… Le bois du Margaro *** n’échappait pas à la règle, nombre de famille pour la plupart originaires de centre Bretagne y vivaient, reclues, habitant des huttes précaires. Ces hommes et  ces femmes apportaient leur savoir-faire, hérité d’un terroir riche en forêts, ils s’établissaient  pendant plusieurs mois de l’année dans ces forêts, et, enfin quand les coupes s’épuisaient, il fallait repartir vers un autre endroit. 

 

C’est la raison pour laquelle ces familles n’ont pas laissé d’autres traces de leur passage.

 Au nombre de ces familles, on comptait les foyers de :

-Jean Trone, marié à Mathurine Fouet, dont une fille : Marie, née le 11 avril 1723.

-François Jauny, originaire de Plouguenat, marié à Charlotte Botelin, dont trois enfants nés au Margaro*** :

Jeanne, née le 15 mai 1723, François, né le 26 mars 1725.

-Joseph Besnard,  originaire de Plouguenat, il était marié à Anne Hervé, leur fils Mathurin naquit le 27 mars 1724 dans le bois du Margaro.

-Léonard Leclerc, marié à Jacquemine Gaultier, parents de François Leclerc né le 27 avril 1724.

-Jean Daunay, originaire de Saint-Gilles, marié à Perrine Houée, dont deux enfants : Pierre né le 30 décembre 1724 & Perrine-Jeanne, née le 21 août 1728.

-Jean Frutel, originaire de Normandie, il mourut âgé de 40 ans, dans le bois du Margaro, le 8 novembre 1727,  marié à Mathurine Savet, deux  enfants :

Louis né le  18 août 1725, décédé le premier octobre 1725 & Jean né le 3 septembre 1727 décédé le 13 septembre 1727, tous les deux aux Touchelles,

-François Berson, marié à Simone Haran, dont deux enfants :

 François décédé âgé de 3 ans, le 30 avril 1729,  Pierre, né le 5 janvier 1729

-Léonard Guin marié à Jacquemine Gaultier dont quatre enfants : Françoise & Marie nées le premier avril 1729, Marie & Maurice, nés le 7 mai 1730.

-Joseph Eon, marié à Françoise Huquet, dont Angélique née le 3 août 1730

-Thomas Lerenard marié à Mathurine Chauvière, dont Jean né le 28 décembre 1730

Enfin, les témoins des naissances et des décès enregistrés pour la paroisse de Sévignac livrent leurs identité, citons en quelques uns :

Joseph Besnard, Jeanne Briand,  Françoise Buret, Amaurye Chauvière,  Jeanne Chauvière, Jean Chevalier,  Guillaume Desbois, Maurice Dubois , François Finel, Françoise Garnier, Mathurin Guéguen, Louise Guitton, Pierre Hequard, Marie Hernio, Jeanne Lebeaux, François Leclerc,  François Lepeschaux, Pierre Martin,  Jeanne Moysan, Michel Moysan,     Françoise Olivrau, Jacquemine Pinsart,  Pierre Ruello.

En 1785 on relève Jacques Bourseul et Cyprienne Duchêne, boisilleurs, parents de Françoise-Perrine, née le 12 avril 1785, cette famille quittera le Margaro pour la Rouvrais où le couple aura un fils prénommé François-Jean, né le 24 juillet 1787, et pour la Feutelais, où  naîtra un autre fils Jean-François né le 23 septembre 1786.

 

 

LES SABOTIERS :

Le sabotier commençait par choisir et acheter un arbre dont le tronc devait être rectiligne et posséder un minimum de branches, l'abattait et le débitait en "bûches" d'une longueur et d'une épaisseur un peu supérieure à la dimension d'un sabot. 

Ce bois ramené chez lui, avec l'aide d'une âne, était mis a sécher pendant plusieurs semaines. Ces travaux étaient fait l'hiver, période ou la sève des arbres est au repos. 

Son atelier souvent séparé de la maison se composait d'une cheminée et d'une "table" généralement avec 3 pieds fabriquée à partir d'un plateau provenant de la partie supérieure d'une souche de hêtre sciée, d'un valet servant à maintenir la pièce de bois, d'une plane de grande taille dont une extrémité était fixée à la table, destinée en quelques mouvements à définir la forme extérieur du sabot, de tarières, de cuillers, de formes et dimensions différentes qui permettaient de creuser l'intérieur, de ciseaux et râpes à bois. Ces outils dans la famille étaient fabriqués par des frères ou cousins, il était en effet courant que de deux frères l'un soit sabotier et l'autre oiselier ou taillandier. 

La fabrication paraissait assez simple, le sabotier prenait une bûche, en quelques mouvements il définissait les taille et forme extérieures, avec un tarière et les cuillers il creusait l'intérieur, la finition était faite à l'aide de ciseaux à bois et de râpes. Il pouvait se fabriquer deux à quatre paires de sabots par jour suivant la saison, terminés, ils étaient pendus pendant quelque jours dans le conduit de fumée de l'atelier où brûlait les copeaux de hêtre. 

Les modèles étaient en principe très simples et pratiques sans gravures ou fioritures particulières, leur couleur variant du jaune foncé au noir clair suivant la saison et la durée d'exposition à la fumée. Selon la qualité du hêtre choisi, ils pouvaient durer longtemps renforcés par un fil de fer ceinturant le dessus, des clous spéciaux étant cloués sur la semelle pour éviter les dérapages incontrôlés. 

Ces "chaussures" étaient fort prisés par les écoliers, elles permettaient de belles bagarres dans la cour de l'école, il arrivait malheureusement qu'elles ne résistent pas, ce qui valait au propriétaire une paire de claques ou pire à son retour au domicile familial. Ces sabots étaient portés au marché de Sourdeval qui a lieu le mardi, vendus à un marchand de chaussures ou livrés à des clients qui avaient passé commande en amenant une petite tige de bois qui indiquait la longueur du pied, l'argent reçu servait à acheter la nourriture de la famille en général assez nombreuse. 

Contrairement à ce qui a été écrit sur la profession, il n'existait pas de sabotière. Les épouses étaient ménagères, éventuellement couturières ou agricultrices, la plupart des familles possédant quelque lopin de terre et un jardin. Elles n'auraient pas, pour la plupart, eu la force nécessaire à la fabrication des sabots. 

Les derniers sabots ont été faits dans la famille en 1950, année où le sabotier a quitté ses copeaux pour rejoindre le cimetière. Les descendants ont boudé cette profession, qui depuis les années 1920 nourrissait fort mal son artisan. Ils sont devenus cultivateurs, ou ouvriers d'usines spécialisées dans la fabrication d'outils puis la génération suivante tout en conservant le goût des activités manuelles a préféré la physique, l'informatique, les télécommunications. 

*** Au cours de l’été 1863 une battue au loup fut organisée par le sous-préfet, une centaine d’hommes y participaient, un loup fut tué dans le bois du Margaro à cette occasion par un dénommé Pierre Piquet, qui envoya les pattes de l’animal au sous-préfet.

*** François Jauny & Charlotte Botelin avait  aussi pour enfants :

Jean Jauny,  Mathurin Jauny & Marie Jauny  née vers 1730 et décédée âgée de 15 ans le 23 septembre 1745

 

 

 

 

                                                   

 

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