Le Fil d'Argent

                                                                                                                         

                                                                                                      


Sous l’œil indiscret de la lampe

J’ai vu scintiller sur la tempe

Le beau cheveu blanc que voilà …

Et tu m’as dit avec tristesse :

«  Quoi ! voici venir la vieillesse,

                Déjà ! « 

 

Allons, ma Douce, ris, et chante

Pour si peu, n’allons pas, méchante !

Troubler un seul de nos beaux jours !

Mon Amour fera ce prodige

Que tu seras jeune, te dis-je,

               Toujours !

 

Las ! que veux- tu ? chère compagne,

Comme mes pommiers de Bretagne,

Tout doucement , nous vieillerons ….

Et Dieu qui fait fleurir leurs branches

Fleurira de couronnes blanches

               Nos fronts !

 

Puis ce cheveu, dont je m’empare,

Semble être un fil d’argent très rare

Qu’en berçant Jésus et saint Jean

La bonne Vierge à la veillée

A filé sur sa quenouillée

               D’argent !

 

Et ce fil béni, je le garde …

Car lorsque l’âge et la Camarde

De nos corps seront les vainqueurs,

Pour l’Eternité, ma jolie,

Je veux que ce soit lui qui lie

               Nos cœurs !…

 

extrait de "chansons de Jean-qui-chante" ed J. Rueff 1907 -  paroles de Théodore Botrel, musique de André Colomb

 

 

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