Le Conscrit

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

L’horloge, d’un air tout grave,

Sonne l’heure de l’Adieu :

Allons, grand’mère, sois brave

Autant que ton petit «  fieu « ;

Des conscrits la troupe fière

Déjà s’assemble, là-bas

Je suis le seul qu’on «  espère  « ;

Vite, vite, je m’en vas !

…Ne me retiens pas, grand’mère

Et laisse partir ton gâs !

 

II

 

Tu disais : «  Je serai sage «  …

Et tu pleures, dans ton coin ;

Laisse-moi tout mon courage :

Plus que toi j’en ai besoin !

Tu vas rester solitaire

Trois ans … Mais tu reverras

Rappliquer ton militaire

Deux galons d’or sur les bras !

… Ne pleure donc plus, grand’mère,

Et laisse partir ton gâs !

 

III

 

Oui, grand’mère, sois tranquille ,

Je t’écrirai très souvent

Et serai, dans la Grand’Ville,

Digne d’être ton enfant

Que redoutes-tu ? la Guerre ?

Hé là, donc ! Que de tracas !!!

D’abord, on n’y va plus guère

Et puis tous n’y meurent pas …

… Ne tremble donc plus, grand’mère ;

Et laisse partir ton gâs !!!

 

 

 

 

 

 

IV

 

Mais, au loi, grand’mère, écoute

Nos gâs qui chantent en chœur !

Je vas être déserteur !

Adieu ! …la journée entière

Songe à ton grand «  petit-fieu « 

Et, pour lui, dans ta prière,

Dis quelques mots au bon Dieu !…

… Allons, je m’en vas, grand’mère ;

Un dernier baiser … Adieu !!!

 

extrait de "chansons de Jean-qui-chante" ed J. Rueff 1907 -  paroles de Théodore Botrel, musique de André Colomb

 

 

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