L’horloge,
d’un air tout grave,
Sonne
l’heure de l’Adieu :
Allons,
grand’mère, sois brave
Autant
que ton petit « fieu « ;
Des
conscrits la troupe fière
Déjà
s’assemble, là-bas
Je
suis le seul qu’on « espère
« ;
Vite,
vite, je m’en vas !
…Ne
me retiens pas, grand’mère
Et
laisse partir ton gâs !
II
Tu
disais : « Je serai sage « …
Et
tu pleures, dans ton coin ;
Laisse-moi
tout mon courage :
Plus
que toi j’en ai besoin !
Tu
vas rester solitaire
Trois
ans … Mais tu reverras
Rappliquer
ton militaire
Deux
galons d’or sur les bras !
…
Ne pleure donc plus, grand’mère,
Et
laisse partir ton gâs !
III
Oui,
grand’mère, sois tranquille ,
Je
t’écrirai très souvent
Et
serai, dans la Grand’Ville,
Digne
d’être ton enfant
Que
redoutes-tu ? la Guerre ?
Hé
là, donc ! Que de tracas !!!
D’abord,
on n’y va plus guère
Et
puis tous n’y meurent pas …
…
Ne tremble donc plus, grand’mère ;
Et
laisse partir ton gâs !!!
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