Mon homme est mort à Terre Neuve
Voilà
déjà plus de sept ans,
Déjà
sept ans que je suis veuve
Moi
qui n’ai pas trente printemps !
Tombant
dru comme fait la pluie
Mes
pleurs ont noyé mes amours..
Mais
à la longue l’on oublie :
On
ne peut pas pleurer toujours !
Le
brigadier de la Douane
Depuis
longtemps m’aime en secret :
Si
j’épousai le bel Antoine
Qu’est-ce
que le Pays dirait ?
Les
vielles filles du village
Me
verraient, d’un œil dépité,
Goûter
deux fois au Mariage
Dont
elles n’ont jamais goûté !
Je
sais fort bien qu’au clair de lune,
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Si je prends un nouveau mari, -
Les
bonnes gens de la commune
Me
feront un charivari
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Bon !
préparez vos casseroles ;
Trépieds,
pincettes et chaudrons ;
Plus
nous serons de fous, de folles,
Plus
nous rirons et chanterons !
Criez
et cognez sur ma porte :
J’épouserai,
dès la Saint-Jean,
Le
beau Douanier qui m’apporte
Son
cœur et ses galons d’argent ;
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