La vérité Rouge

                                                                                                                         

                                                                                                      


I

On prétend que la Vérité

Fut la seule Divinité

Par les premiers hommes connue

Et chacun d’eux la chérissait

Et nul, alors, ne rougissait

de la contempler toute nue.

La mère et son petit enfant,

Le jeune guerrier triomphant,

Le vieillard dont le front se penche,

Au clair soleil, chacun venait

Fleurir l’humble puits où trônait

La vérité blanche !

 

II

Mais un jour Satan, furieux,

Vomit le message hideux

A la mine douce et traîtresse,

Et l’Homme ingrat, l’Homme changeant

Brisa le clair Miroir d’argent

Et maudit la blanche déesse ;

Il en eut peur et l’outragea

Et puis, une nuit, l’égorgea,

Troua ses beaux yeux de pervenche ;

Il lui coupa la langue, et puis

Jeta dans le fond du vieux puits,

La vérité blanche !

 

III

Et le mensonge tout-puissant

Trône, sur le puits plein de sang,

Et, depuis des siècles, nous leurre,

Tandis que, le remords au sein,

Dans la nuit sombre, l’assassin,

Rôde et, des siècles, pleure !…

Mais depuis des siècles aussi,

La morte remonte… et voici

Que d’aucuns l’entendent qui bouge

Et nous l’allons voir, tout à coup,

Surgir, sa plaie horrible au cou,

La vérité rouge !!!

 

extrait de "chansons de Jean-qui-chante" ed J. Rueff 1907 -  paroles de Théodore Botrel, musique de André Colomb

 

 

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