1
Ne
gaspillons jamais nos Larmes,
Nous
les regretterions un jour,
Car
elles sont de bonnes armes
Contre
la tristesse et l’amour.
Pleure,
pauvre hommes ! il faut pleurer !…
Lorsque
le Malheur veut entrer
C’est
en vain que tu le repousses,
Pleure,
tout doux et sans secousses :
Les
larmes sont douces
A
qui sait pleurer !
2
Ne
maudissons par la Souffrance
Quand
elle nous visitera
Car
la bonne fée Espérance
Par
la même porte entrera.
Souffre,
pauvre homme ! Il faut souffrir !
Pour
mieux goûter et mieux chérir
Le
bonheur que le sort te donne,
Souffre
sans envier personne :
La
Souffrance est bonne
A
qui sait souffrir !
3
N’ayant
point peur de la Camarde
Quand
elle nous dira : Viens-t’en !
Lorsque,
derrière elle, on regarde
On
n’aperçoit par le Néant.
Allons,
pauvre homme ! Il faut mourir !…
Tes
yeux vont bientôt se rouvrir,
Ferme
doucement ta paupière,
Meurs…
en disant une prière :
La
Mort est légère
A
qui sait mourir !
Théodore
BOTREL
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