à genoux

                                                                                                                         

                                                                                                      


 

 I

A cinq ans l’on n’est encore

Qu’un petit être incomplet

Qu’une fleur qui veut éclore,

Qu’un tout petit oiselet,

C’est alors que notre mère

Joint nos menottes déjà

Et nous dicte la prière

Que sa mère lui dicta !

 

Près d’une femme chérie

Qui tremble en secret pour nous,

C’est à genoux que l’on prie,

A genoux !

 

II

A vingt ans l’âme frisonne

D’un trouble encore incertain,

L’est l’Heure d’Amour qui sonne

à l’horloge du Destin ;

Heure impossible à décrire,

Où deux cœurs, à l’unisson,

s’éclairent du même rire,

chantent la même chanson !

 

lorsque vient l’Aveu suprême,

aveu si grave et si doux,

c’est à genoux que l’on aime…

à  genoux !

 

III

mais dans sa couche profonde,

le sort étend nos Amours ;

tête blanche et tête blonde

ferment les yeux pour toujours ;

c’est alors que nous reviennent

les souvenirs de jadis,

que nos lèvres se souviennent

des anciens « de profundis »

 

tout seuls dans notre demeure

le cœur saignant, les yeux fous,

c’est à genoux que l’on pleure…

à genoux !

 

IV

Mais il est une autre Femme 

Qu’il faut aimer, sans repos,

Qui l’oublie est un infâme,

Qui la sauve est un héros !

Celle-là, c’est la Patrie :

Gardons là de tout danger

Et, si quelqu’un  l’injurie,

Amis courons la venger !

 

Quand vient l’heure du martyre,

Pour mieux ajuster les coups,

C’est à genoux que l’on tire :

A genoux,

Feu !

extrait de "chansons de Jean-qui-chante" ed J. Rueff 1907 -  paroles de Théodore Botrel, musique de André Colomb

 

 

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