Mise à jour le : 03/03/04

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Par M.OREAL ( 2002).

   CONFRÉRIE DU SAINT ROSAIRE :

Il s'agit d'une des nombreuses confréries religieuses qui fleurirent à certaines époques autours d'édifices religieux.

Je ne sais à quel endroit se trouvait celle qui vous intéresse mais elle devait être peu différente dans son esprit et dans son fonctionnement de la Confrérie du Très Saint Rosaire qui créée en 1630 à Lesneven y subsistait encore 300 ans plus tard. Voici quelques aspects de sa création racontés par Jean GUYOMAR de Saint-Laurent rendant compte de sa gestion en 1638 comme marguillier comptable de la Confrérie.

"Dès l'année 1630, dit-il, les habitants de cette ville (Lesneven) se sont portés d'une religieuse volonté pour avoir la Confrérie du Saint-Rosaire. Celui qui avait entrepris de l'obtenir ne put le faire à cause de certains obstacles que lui opposa le sieur Promoteur du Léon. Le dessein resta sans suite jusqu'à l'an 1634.A cette date ledit comptable fit délibérer au prône de la grand'messe et reçut procure expresse pour réaliser cette volonté. Il se rendit à Saint-Pol, présenta sa requête attachée à sa procure à M. le Grand Vicaire, qui par sentence du 10 novembre 1634, permit l'institution canonique de la Confrérie en l'église paroissiale de Monsieur Saint-Michel de Lesneven"

"Incontinent après avoir reçu cette pièce dûment scellée, le comptable se transporta à Morlaix près du Révérend Père Prieur du couvent de Saint-Dominique, comptant obtenir tout de suite l'institution de la Confrérie. Mais le Prieur refusa, disant que le Rosaire était déjà établi en l'église de Ploudaniel, qui n'est qu'à une lieue de Lesneven, et qu'il avait promis au sieur de Kergoff de l'établir aussi dans l'église de Kernonès. Alors, sur l'avis d'un religieux de ce couvent, GUYOMAR de Saint-Laurent envoya à Rome par les mains du sieur de KERASTANG, procureur du dit couvent, la somme de 12 livres 15 sols pour obtenir dispense du Saint-Père pour établir la Confrérie à Lesneven"

Quelques temps après une lettre des Pères Dominicains lui annonça l'arrivée de la dispense et que le Père prieur était disposé à venir à Lesneven au jour qu'indiquerait la communauté. Date fut prise pour le 20 mai 1635 et ce jour, Frère René ROBERT, humble prieur du couvent de Saint-Dominique de Morlaix, cédant aux voeux et pieuses pétitions des habitants de Lesneven, établit la Confrérie du Rosaire en cette église avec toutes ses grâces et privilèges à l'autel qui sera désigné par le recteur ce cette paroisse, et lui donne pouvoir d'inscrire les noms des fidèles des deux sexes qui seront admis dans la Confrérie, et de bénir les chapelets sans percevoir obole.Il faudra que l'on place à l'autel de la Confrérie un tableau représentant les quinze mystères du Rosaire et Saint Dominique à genoux recevant des mains de la Saint Vierge le Rosaire aux grains d'or. Les Confrères devront célébrer solennellement la fête du Saint-Rosaire au premier dimanche d'octobre, fête établie par Grégoire XIII en actions de grâces de la victoire remportée sur les Turcs par l'intercession de la Très Sainte Vierge, obtenue par les prières du Rosaire. De plus, le premier dimanche de chaque mois, à toutes les fêtes de la Vierge et aux jours des quinze mystères, ils devront faire une procession pendant laquelle on chantera les litanies de la Sainte Vierge. Enfin tous les ans, au premier jour libre, après les quatre principales fêtes de la Sainte Vierge, à savoir sa Nativité, Purification, Annonciation et Assomption, la procession faite, il sera chanté un service solennel avec messe pour les frères et soeurs défunts. Et le frère ROBERT signe et scelle de son sceau le rapport d'institution.

Le même jour, le Clergé, la Magistrature et les habitants de Lesneven promettent solennellement d'observer les ordonnances de la Confrérie, selon leur forme et teneur et destinent au Rosaire l'autel des Cinq Plaies étant en l'église de Monsieur Saint-Michel, contre le choeur des chanoines, en attendant que le Grand Vicaire ait accordé, comme il en est déjà sollicité, l'exercice de la Confrérie dans une autre église de la ville.

Sont nommés comme premiers gouverneurs de la Confrérie : nh. Tanguy BOHIER, sr. de Pratanlouet, conseiller du roi, son bailli et lieutenant général en Léon au dit siège royal de Lesneven, et écuyer Jean GUIOMAR, sr. de Saint-Laurent.

Ces lignes sont tirées de "Notre Dame de Lesneven et Notre Dame du Folgoët" du Chanoine Hervé CALVEZ.

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